Côte d’Ivoire: Notre génération sera sans excuse (Jean-Claude Djereke)

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La Côte d’Ivoire est certes le seul pays où, pour un contentieux électoral opposant deux formations politiques ivoiriennes, la France intervint militairement, tuant et détruisant tout sur son passage, mais la question de la souveraineté se pose dans tous les pays africains colonisés par la France. Car c’est partout, et pas uniquement en Éburnie, que les Africains dénoncent l’ingérence des dirigeants français dans leurs affaires, le pillage de leurs richesses par les entreprises françaises, l’occupation et le contrôle de leurs pays par la France via le franc CFA et les bases militaires. Autrement dit, c’est toute l’Afrique d’expression française qui doit redevenir libre et souveraine. Mais cette liberté et cette souveraineté ne nous seront pas offertes sur un plateau. Les Africains au Sud du Sahara doivent se battre, transpirer, pour les arracher, comme Américains, Indiens et Algériens souffrirent pour arracher leur indépendance car jamais un maître n’a libéré son esclave de gaîté de cœur. C’est dire que nous devons arrêter de trop danser, de trop nous amuser, de trop rigoler, de trop prier.
En outre, c’est ensemble et en renouant avec les idéaux du panafricanisme (unité, solidarité, compter sur ses propres forces, ne courber l’échine devant personne) que les Africains pourront reconquérir leur liberté et souveraineté. En ce sens, il convient de féliciter et de soutenir l’activiste panafricain Kemi Seba appelant la jeunesse à une manifestation continentale et diasporique contre la Françafrique, le 19 août 2017. Les Africains qui pensent comme lui doivent rapidement se joindre à lui. Nous avons trop parlé, nous avons trop cogité, nous avons trop discutaillé. Est venu le temps des actions fortes et communes. La société civile africaine doit prendre ses responsabilités car c’est elle seule qui est en mesure d’affronter et de battre l’ennemi commun.

Nos ancêtres ont été bons avec les Blancs ; ils les ont reçus à bras ouverts parce qu’ils avaient appris de leurs parents que l’étranger est un envoyé de Dieu qui mérite d’être bien traité ; ils étaient toutefois loin d’imaginer que cet étranger leur ferait la guerre, les réduirait en esclavage ou les coloniserait ; ils sont excusables parce que c’était leur premier contact avec le Blanc, parce qu’ils ne savaient pas que ce dernier était ingrat, fourbe et accaparateur. Nous qui le côtoyons depuis plusieurs années, nous qui connaissons sa propension à créer et à faire des guerres parce qu’il ne voit pas les relations internationales autrement qu’en termes de rapports de force, nous qui avons été témoins de comment Mouammar Kadhafi fut traité par Sarkozy après avoir été accueilli en grande pompe en France, nous qui avons appris, dans les écoles occidentales, “comment lier le bois au bois et l’art de vaincre sans avoir raison” (Cheikh Hamidou Kane), nous n’aurons aucune excuse si nous nous laissons vaincre facilement ; nos enfants ne nous pardonneront pas si nous sommes encore trop bons, trop gentils, bref naïfs en face de cet Occident qui semble vouloir tout pour lui et rien pour les autres.

Jean-Claude Djereke

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1 réflexion au sujet de « Côte d’Ivoire: Notre génération sera sans excuse (Jean-Claude Djereke) »

  1. En effet, notre génération sera sans excuses. Ajoutons à cela, notre génération doit résister à la douce tentation de chercher en tout temps et tout lieu des excuses pour justifier ses carences et échecs.

    Dans la foulé et exubérance que l’on ressent chaque fois quand on évoque le mot « panafricanisme », il faut éviter de comprendre ce terme avec des lentilles des années d’indépendance. Non, le monde devient de plus en plus petit, de plus en plus ouvert, de plus en plus multicolore, de plus en plus cosmopolite. Cela présente des opportunités inouies mais aussi des défis aussi bien pour les pays riches que pauvres.

    Levons-nous donc, arrêtons de nous refugier derrière des concepts vétustes, arrêtons de larmoyer sempiternellement sur le passé, tirons les leçons de ce passé, et mettons-nous en position pour le futur.

    Dans le concert des nations, n’hésitons pas à nous rapprocher de nos pairs quelles que soient leur couleur et location géographique pour apprendre et tisser des liens, et cela avec la sauvegarde ou promotion de nos intérêts mutuels en perspective.

    En effet, assez avec les excuses…

    A bon entendeur !

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