Côte-d’Ivoire: l’Association des gérants de cabine Orange menacée de poursuites pour « violence et trouble à l’ordre public »

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Kama Jean-Luc, Président de l’Association des Gérants de Cabines Téléphoniques de Côte d’Ivoire (Agect-ci), a été entendu pendant plusieurs heures mardi 18 juillet 2017, à la Préfecture de Police d’Abidjan-Plateau. « Incitation à la violence et trouble à l’ordre public », sont les faits qui lui sont reprochés, ainsi qu’à ses camarades; en raison du mouvement de grève qu’ils ont entamé depuis le jeudi 13 juillet 2017, contre l’agence de téléphonie mobile Orange-Côte d’Ivoire.

C’est Kama Jean-Luc lui-même qui a donné l’information à Afrikipresse, à sa sortie des locaux de la Préfecture de Police, dans la nuit 18 juillet 2017 : « Je vous informe que mes camarades et moi rentrons ainsi de la Préfecture de Police du Plateau, où nous avons été convoqué ce matin. Nous avons été interrogés toute la journée, et nous en sommes sortis à 20 h. Selon l’officier en charge de l’affaire, nous sommes poursuivis pour incitation à la révolte et trouble à l’ordre public. Il ne nous a rien dit sur la personne qui a porté plainte contre nous. Mais, nous avons à nouveau rendez-vous mercredi 19 juillet 2017 matin à 10h ».

Les gérants de cabines téléphoniques et tenanciers de points de mobile-money sont entrés en grève contre pour réclamer un meilleur revenu, notamment un taux de gain de 10% sur les transactions (comme c’est le cas dans des pays de la sous-région, selon eux ) contre 4% actuellement. La grève consiste pour eux à boycotter les produits d’Orange Côte d’Ivoire, jusqu’à ce qu’un terrain d’entente soit trouvé.

« Honnêtement, nous ne comprenons pas ces délits qu’on veut nous coller. Nous n’avons jamais organisé de manifestations publiques. Nous avons simplement décidé de déposer les puces dont nous nous sommes, nous-mêmes , librement procurées, parce que nous estimons que nous ne gagnons pas ce qu’il fallait. Les policiers ont voulu que nous signions des documents pour reconnaître les délits. Mais, nous avons refusé parce que nous n’avons rien à nous reprocher. Nous n’avons nullement troublé l’ordre public, encore moins incité à la révolte. Nous sommes une corporation, et aucun d’entre nous n’est allé perturber la quiétude d’aucune agence Orange. Nous n’avons pas d’emplois. Nous vivons de nos petites cabines téléphoniques. Si nous estimons qu’un opérateur ne nous arrange pas, nous sommes libres de boycotter ses produits. Nous n’avons rien fait de grave. Nous serons au rendez-vous de ce mardi 19 juillet », a confié Kama Jean-Luc, la gorge nouée. Pendant ce temps, d’autres acteurs du secteur tentent de se regrouper pour des actions contre la grève.

Les tentatives d’Afrikipresse pour joindre Orange Côte d’Ivoire pour sa version sur la revendication de 10% et ses liens avec la grève, sont restées vaines. Nous y reviendrons.

Jean-Hubert Koffo
Afrikipresse

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