Manuella YAPI
Un proche du président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Guillaume Soro, a été démis vendredi de ses fonctions au sein du Conseil café-cacao (CCC), a appris ALERTE INFO auprès de son entourage.
Le désormais ex-chargé d’étude senior au Fonds d’investissement en milieu rural (FIMR) du CCC a reçu sa « lettre de licenciement signée de Massandjé Touré Litsé », la directrice générale de ce Conseil de régulation, de stabilisation et de développement de la filière café-cacao, selon ses proches, .
Cette décision intervient dans un contexte de tension entre le Rassemblement des républicains (RDR, parti présidentiel) et ses alliés de l’ancienne rébellion, les ex-Forces nouvelles (FN).
Lors de la rentrée politique d’un mouvement de soutien à M. Soro, l’Union des soroïstes (UDS), samedi à Abidjan, M. Zié, ex-député de Gboguhé à Daloa (centre-ouest), a qualifié le chef de l’Etat de « père injuste », le comparant à un homme marié à deux femmes et qui bat l’un de ses fils « devant tout le monde » alors qu’il « vient (lui) parler à l’oreille ».
« Même si tu ne nous aimes pas, il faut faire semblant au moins », avait-t-il lancé dans son allocution, relevant que « sous Alassane Ouattara les ex-Forces nouvelles ont été le plus virés du gouvernement », alors que sous le pouvoir de l’ex-président Laurent Gbagbo, leurs membres avaient « le même nombre de ministres que le Front populaire ivoirien (FPI, parti de M. Gbagbo).
Konaté Zié avait aussi invité le président de l’Assemblée nationale à se présenter pour la présidentielle prochaine en 2020, estimant qu’il est le « meilleur candidat du RHDP (coalition au pouvoir) » pour cette échéance électorale.
Tous deux présents à cette cérémonie, le secrétaire national au renforcement des capacités (SNRC), Sindou Méité, et le directeur général de la Loterie nationale (Lonaci), Issiaka Fofana, des proches du président de Guillaume Soro, ont été démis jeudi soir de leurs postes respectifs.
Mi-juin, l’ex-député Alphonse Soro a « été contraint » à la démission de son poste de conseiller à la primature après sa « réaction » à un article critique de l’hebdomadaire Jeune Afrique (JA) sur M. Soro dont il est proche.
Alerte info/Connectionivoirienne.net
Zié Konaté dit et on le cite : « Même si tu ne nous aimes pas, il faut faire semblant au moins », avait-t-il lancé dans son allocution, relevant que « sous Alassane Ouattara les ex-Forces nouvelles ont été le plus virés du gouvernement », alors que sous le pouvoir de l’ex-président Laurent Gbagbo, leurs membres avaient « le même nombre de ministres que le Front populaire ivoirien (FPI, parti de M. Gbagbo).
Sans donner dans le « Gbagbo kafissa-isme », il convient de souligner que le résultat de cette action a été une paralysie totale de l’action gouvernementale sur 8 ans, paralysie mise à l’heure du bilan au compte d’une prétendue « incompétence » de Gbagbo. Pouvait-il en être autrement dans un gouvernement qualifié de panier à crabe, scorpion, serpents, scolopendres, etc dont la mission officielle était la « réconciliation & la cohésion » et la mission officieuse le remplissage de poches des partis signataires de Marcousis, avec au passage le glissement de peaux de bananes sous les pieds du président ?
C’est donc le lieu de féliciter Ouattara qui élague les branches mortes de son gouvernement, après les avoir autorisés à se goinfrer en paiement de la dette due. En effet et mis à part Moussa Dosso (le nœud-papillionneur), quelle compétence avérée a fourni la rébellion au gouvernement depuis 2011 ? Sidiki Konaté ? Affoussiata Bamba ? Alain Lobognon ? La motivation profonde de l’élan soroïste est donc en fait une volonté non pas de retourner à la soupe, mais de s’accaparer la marmite toute entière. Et bonjour le modèle de gouvernance qui a régi de la zone CNO de 2002 à 2010. Que de vilains sentiments qui poussent ces hommes et femmes !!!!
@coigny …
Vous dites : « C’est donc le lieu de féliciter Ouattara qui élague les branches mortes de son gouvernement, après les avoir autorisés à se goinfrer en paiement de la dette due. »
Attention !! Pour pouvoir comparer la gouvernance sous GBAGBO et celle sous OUATTARA, il faut tenir compte du contexte et des acteurs et non limiter tout à la simple volonté du chez de l’état.
On ne peut croire un seul instant que GBAGBO LAURENT n’ait pas eu envie « d’élaguer les branches mortes de son gouvernement », mais s’il s’est retrouvé avec des cuistots et des laveurs de vitres dans celui-ci, c’est uniquement parce qu’il y était contraint. Il y avait plusieurs armées dans son pays, des négociateurs internationaux qui lui ont imposé ACCRA I,II, III et je ne sais quel autre accord, le pays était coupé en deux et l’économie hypothéquée. Si le prix à payer pour que la république reste debout, et que la majorité des ivoiriens puissent continuer à vivre dans une quiétude relative, était d’offrir des postes administratifs à des délinquants divers, des étudiants en filière guerre et crime, des avocates félonnes et consort, alors oui, GBAGBO était prêt à le faire.
Par contre, OUATTARA est dans une tout autre situation et la question que l’on se doit de se poser est de savoir pourquoi il s’est senti obligé d’inclure les forces nouvelles dans son gouvernement, vu qu’elles se seraient battues pour sauver la république et non pour se partager un gâteau juteux à terme. Si OUATTARA a cédé dès le départ, c’est aussi parce qu’il n’avait pas le choix (et aussi parce qu’il ne fallait pas que le gâteau se renverse et soit perdu pour tout le monde). Devenu maitre de la situation, après avoir consolidé sa sécurité propre et réorganisé l’armée, tout en excluant les brebis galeuses qui font autant de bruit en ces jours, OUATTARA croit pouvoir se débarrasser de ces poids morts.
Ce qui inquiète, c’est qu’il élague son arbre seulement après que des tensions soient nées entre lui et SORO, et donc les FAFN.
La question à se poser est donc la suivante : Si GBAGBO était contraint de s’exécuter, si par contre OUATTARA est apte à faire ce qu’il veut, peut-on croire que OUATTARA soit maitre de la situation ??
Quel contrôle OUATTARA a t-il sur ces personnes qui peuvent du jour au lendemain rendre tout le pays ingouvernable ?
Si ces gens ne peuvent toucher OUATTARA directement, vu qu’il est protégé, qu’est ce qui les empêche de semer la chienlit dans tout le pays, et surtout dans les zones CNO sous leur contrôle, BOUAKE, KORHOGO, ODIENNE… ?
OUATTARA, en bon Burkinabé et sans village ivoirien, repu des effets du pouvoir et calfeutré dans son palais de Cocody, se sentira t-il investi du devoir impérieux de libérer les populations du nord qui risquent de payer le prix fort ??
Alors oui, OUATTARA élague les branches de son arbre, mais est-ce la bonne solution ?
Ne doit-il pas se plier au dialogue prématuré et obligatoire avec « l’adversaire » et commencer à négocier, vu son potentiel de nuisance, qui, s’il ne peut provoquer un coup, peut au minimum paralyser le pays de façon durable ?
Peut-on ou doit-on féliciter OUATTARA pour avoir osé faire ce que GBAGBO ne pouvait faire ??
Épilogue !!
@Dabakala,
Ne sont pas en cause ici le choix et la capacité de Gbagbo ; la volonté (et il l’a eue) est à saluer, mais tout le monde, à moins d’être d’une mauvaise fois notoire, sait que l’homme était gêné aux entournures et pire, était corseté par des accords félons qui l’obligeaient à gouverner avec bagagistes, marmitons et autres métiers certes nobles mais clairement insuffisants pour conduire la gestion d’un ministère. C’est l’ironie dont je fait ici preuve qu’il faut remarquer car le régime ayant changé, la nature de ce qui était imposé hier reste immuable : des branches mortes à élaguer, branches reconnues mortes aujourd’hui mais qu’on a obligé un président à intégrer hier pour bien lui faire par la suite remarquer son « échec », pourtant inexorable au vu du personnel utilisé. On en revient à la notion de peaux de bananes, image parfaire pour une glissade programmée. Il reste que pas plus hier qu’aujourd’hui, les rebelles ne regorgent de compétences avérées. Intellectuellement s’entend, sauf si le critère de compétence est le sang répandu, alors là oui, ils ont fait leurs preuves à Guitrozon, à Petit Duékoué, à Duékoué Carrefour Sassanda, etc. Question donc de registre.