Il a finalement pris sa décision. Benoît Hamon a annoncé, samedi à Paris, à l’occasion du lancement de son « Mouvement du 1er juillet », qu’il quittait le Parti socialiste.
«J’ai décidé de quitter le Parti socialiste. Mais je n’abdique pas l’idéal socialiste. Je quitte un parti mais ni le socialisme ni les socialistes. Je serai plus utile en dehors de celui-ci», a-t-il lancé devant une foule nombreuse, réunie sur la pelouse de Reuilly dans le 12e arrondissement.
« J’ai adhéré il y a trente ans au Parti socialiste. Je n’ai aucun dépit, aucune colère. Je ne change pas de conviction, je ne change pas de famille. Il est temps de tourner une page », a-t-il continué après avoir dénoncé les « trop nombreux renoncements et reniements » du PS.
« Démarche personnelle »
Cela faisait plusieurs semaines que l’ancien candidat socialiste à l’élection présidentielle, éliminé au premier tour (6,4 % des suffrages), hésitait à franchir le pas, la décision a été tenue secrète jusqu’au dernier moment. Plusieurs de ses proches n’étaient pas favorables à cette solution, préférant une sortie par étapes. « C’est une démarche personnelle, pas une démarche de fraction », a ainsi expliqué Guillaume Balas à quelques journalistes. « La question est de savoir où est-ce qu’il est le plus utile. Dans les conciliabules de la rue de Solférino ou ailleurs ? », explique l’eurodéputé qui, lui, reste « pour l’instant » au Parti socialiste.
« Je n’ai donné aucune consigne à mes amis qui restent au PS. Ce n’est pas un bloc qui décroche. On n’organise pas une fuite d’une fraction, c’est ma décision, a précisé M. Hamon devant quelques journalistes après son discours. Ce n’est pas un divorce, je ne suis fâché avec personne. C’est une nouvelle étape. » Et d’ajouter : « Il doit y avoir des socialistes dans la grande recomposition de la gauche. »
L’objectif de M. Hamon, qui fut très offensif dans son discours envers Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon, est de construire son mouvement d’ici à l’automne où une grande réunion de « structuration, d’organisation » aura lieu. L’étape suivante sera la tenue « d’états généraux de toute la gauche pour fabriquer une maison commune en vue des élections municipales de 2020 ».
« Célébrer la mort du PS »
Samedi, plusieurs milliers de personnes se sont réunies Pelouse de Reuilly – entre 6 000 et 8 000 selon nos estimations, 11 000 revendiquées par les organisateurs – pour le lancement du mouvement de M. Hamon, qui entend « dépasser les partis » et « reconstruire la gauche ». Plusieurs orateurs se sont succédé à la tribune, dont Cécile Duflot et Yannick Jadot pour EELV ou encore Christian Picquet pour le PCF. Des personnalités de la société civile comme l’essayiste Raphaël Glucksmann et le président de Mediapart Edwy Plenel ont aussi pris la parole en début d’après-midi. Tous, malgré leurs divergences, s’accordaient à dire que la gauche devait se « reconstruire », « se réinventer » et abandonner ses vieilles structures. M. Glucksmann résumait bien cet état d’esprit quand il a lancé :
« Une nouvelle ère s’ouvre sur des ruines. Il fallait que le vieux meure. Il fallait que les vieilles structures, qui ressemblent à des églises sans fidèles, disparaissent. »
Du côté des participants également, le PS est déjà de l’histoire ancienne. « J’ai l’impression que la restructuration au-delà du PS doit se faire », estime ainsi Stéphan, 21 ans, étudiant à Lille. « Il faut que la gauche de la gauche se refonde. Qu’on pense à l’écologie… Il faut sortir du PS », estimait quant à elle Valérie, 50 ans, enseignante venue des Landes. La plus dure était peut-être Margaux, militante PS de 28 ans habitant Metz. Pour elle, « il faut accepter de célébrer la mort du Parti socialiste en tant que structure et lancer un nouveau mouvement ». Benoît Hamon vient d’exaucer son souhait.
En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/politique/article/2017/07/01/a-paris-benoit-hamon-veut-depasser-les-partis_5154349_823448.html#xqiBcv4U3eBuWErH.99
La saignée continue. La descente aux enfers continue pour ce jadis super-parti. Comme quoi, la marche des partis politiques, comme dans toute vie humaine, peut être pleine de surprises et de revers.
M. Hammon dit qu’il reste fidèle à ses idéaux socialistes. Okay ? Propos qui pourraient être perçus comme contradictoires. Alors, pourquoi partir ? L’idéal socialiste est en panne de carburant. Trop longtemps ces socialistes ont promis le ciel, encourager la fainéantise, et, je vais le dire, la culture du chômeur professionnel en Hexagone.
Conseil cher Hammond : Si tu pars avec une autre vision pour relooker les idéaux socialistes et tomber dans des thèses socialistes d’extrêmes gauche. Alors, ton mouvement mourra de sa propre mort. Eh oui, tout comme on a l’extrême droite, il existe bel et bien l’extrême gauche avec tous les libertariens que cela comporte à la sauce de l’Américain Bernie Sanders, ou activiste Michael Moore, pour qui tout peut être gratuit sur terre.
Si par contre, tu migres vers le centre avec une bonne dose de vérité et de « reality check » indiquant les limites du « welfare state » alors tu auras de l’avenir dans la grande France. Car bien de Français sont excédés par le statu quo qui a duré des décennies.
Nous ne faisons qu’observer, et disons cette fois, seu-le-ment, pas so-le-ment !
« Hammon » vs « Hammond » vs « Hamon ». Je crois que « Hamon » est mieux… (Rires)…
Hamon ne va ni à gauche, ni a droite. Il reste socialiste et ambitionne de recomposer le camp politique autour de sa personne, tout en récoltant ou canalisant les suffrages socialistes qui se sont déversés sur MACRON, sans pour autant l’adouber totalement (le vote socialiste sanction en faveur de MACRON ne signifie pas forcément que l’on prend une carte de membre du parti en Marche !!).
C’est juste de la politique média en somme et une redistribution de carte au sein de la même faction.
Le pari est risqué, car il se doit de fédérer autour se soi, sans pour autant donner de consignes ou faire de chantage officiellement, pour ne pas donner dans le culte de sa personne, à la MACRON.
Dans trois ou quatre mois, on verra les premières tendances.
Épilogue !!