Côte-d’Ivoire CPI: Le témoin Coulibaly Minafé à la barre « j’ai vu des recrues au GR… »

blank

 » J’ai vu des recrues au GR…
Avant la campagne électorale, le Pdt Gbagbo s’était rendu à Agboville où il avait promis à un jeune homme de le faire rentrer dans l’armée, c’est comme ça que beaucoup ont été recrutés, je sais pas leur nombre…Bon, ils ont été recrutés à la GR, et c’est Dogbo Blé qui y était donc c’est lui qui a certainement fait le recrutement peut être sur ordre direct du Pdt Gbagbo…Les recrues étaient formées à la Gr (Garde Républicaine)…j’ai vu certains qui ont fait leur visite médicale devant moi…et quand on devait les former, c’est là que moi je suis parti…Akakro est derrière Bingerville environ 10 Km vers Mbatto Bouaké…Il y avait une deuxième vague de recrues, une centaine…Oui le capitaine Blé était le responsable du centre d’instruction, il donnait les consignes sur la formation des recrues, on se connait bien…La deuxième vague, bon je sais pas mais la 1ère vague a fait 3 semaines de formation…Bon, ce que moi je sais c’est que moi Coulibaly, ma formation à l’EFA de Bouaké a duré 6 mois… »

Marché d’Abobo

Témoin:
« Oui Mr le Juge, j’ai entendu parler d’un bombardement du marché d’abobo. Je n’étais pas de service ce jour là, j’étais au nouveau camp d’Akouédo…On a entendu des tirs, des bruits et c’était tellement lourd, qu’on s’est dit que personne même ne peut utiliser un mortier en pleine ville…Je me suis demandé, avec les collègues, on s’est demandé c’était quelle arme car il y avait des armes partout à Abidjan. Mais on n’a pas pensé à un 120, c’est après l’événement des tueries des femmes d’Abobo, après ça…oui j’ai entendu déjà un tel bruit, c’était le bruit d’un char ou d’un mortier 120, c’était donc les bruits que faisaient les chars de l’armée…

J’ai demandé à certains collègues mais personne ne pouvait me dire de quelle arme il s’agissait. C’est 2 jours après quand les collègues ont été relevés que j’ai sût d’où ça venait…Oui j’ai dit cela, un collègue a appelé sur place au camp commando et un élément a confirmé que les tirs sont partis du camp commando, car le commando invisible était au niveau du marché d’Abobo et qu’il fallait détruire cette cible militaire…

Un collègue a demandé à un chef d’élément pourquoi il a utilisé une telle arme dans l’agglomération…et il s’en est suivie une altercation…Il a même interpellé celui qui avait tiré et il lui a dit «tu as tiré sur un marché». Et j’ai des parents qui étaient présents, d’autres sont blessés, et ça je ne te pardonnerai pas, ils ont failli en venir aux mains. Il a aussi dit qu’après la crise il cotiserait son argent pour venir porter plainte à la CPI contre ce militaire qui avait tiré…je ne peux pas dire le nom du collègue qui se plaignait en audience publique, mais à huis clos oui… »

(Source: Fils Disaie)

Je rappelle que les deux soldats accusés d’avoir bombardé le fameux marché ont été déclarés non coupables et acquittés pour absence de preuves à Abidjan en Mars 2015. La position qu’ils occupaient ce jour-là selon la juge, ne pouvait pas leur permettre de réaliser ce « miracle ».

Commentaires Facebook