Discours intégral
Mesdames et Messieurs,
C’est toujours avec un plaisir renouvelé, que je participe à la cérémonie de remise du Prix Félix HOUPHOUËT-BOIGNY pour la recherche de la Paix, qui s’est imposé au fil des années, comme un rendez-vous incontournable pour tous ceux qui œuvrent chaque jour à la préservation de la paix et à la protection de la vie humaine.
Je tiens à adresser mes remerciements et ma sincère reconnaissance au Président Abdou DIOUF, pour l’attention particulière qu’il a toujours accordée à ce Prix, témoignage de son affection pour le Président Félix HOUPHOUET-BOIGNY. Je voudrais également saluer mon Aîné, le Président Henri Konan BEDIE, qui a fait de ce Prix une priorité en œuvrant, avec conscience et détermination, pour son rayonnement.
Je n’oublie pas l’ancien Directeur Exécutif du Prix Félix HOUPHOUET – BOIGNY, Monsieur Alioune TRAORE. Je salue enfin Madame Marie-Thérèse HOUPHOUET-BOIGNY, qui a toujours été présente partout où la mémoire de son illustre époux est célébrée mais qui n’a malheureusement pas pu être des nôtres aujourd’hui.
A chacune et à chacun de vous, chers invités, je voudrais, au nom du peuple ivoirien et en mon nom propre, vous adresser mes sincères remerciements, pour votre présence à cette cérémonie.
Je suis personnellement attaché à ce Prix, pour avoir participé, lorsque j’étais Premier Ministre du Président Félix Houphouët-Boigny, à sa mise en œuvre, en étroite collaboration avec le Secrétaire Général de la Présidence d’alors, le Préfet Alain Belkiri.
Je voudrais adresser mes sincères remerciements à Madame la Directrice Générale de l’UNESCO, pour l’accueil chaleureux qui nous est toujours réservé dans cette auguste Institution.
Madame la Directrice Générale,
Je vous remercie pour le soutien constant que vous n’avez cessé d’apporter au continent africain et à la Côte d’Ivoire en particulier. Je salue votre action, votre courage, et votre passion pour la promotion de l’éducation et la science ainsi que pour la paix et la culture à travers le monde. Au moment où vous vous apprêtez à quitter la Direction de l’UNESCO, après deux fructueux mandats, la Côte d’Ivoire, par ma voix, vous exprime sa reconnaissance et vous rend hommage pour le soutien que vous avez apporté à notre pays dans les secteurs de la culture, de l’éducation et de la science.
Enfin, je félicite les membres du Jury pour la pertinence du choix porté sur les lauréats de cette année 2017, à savoir :Madame Giuseppina Maria Nicolini, ancienne Maire de Lampedusa et de Linosa, ainsi que le Mouvement européen SOS MEDITERRANEE, deux symboles d’engagements fidèles à l’esprit du Premier Président de la République de Côte d’Ivoire .
A travers la désignation de Madame Nicolini et de l’Organisation Non Gouvernementale S.O.S MEDITERRANEE, le Jury a voulu ainsi reconnaitre les valeurs d’humanisme et de justice qu’elles incarnent. L’engagement et la détermination de ces deux lauréats constituent un modèle pour nous et pour les générations futures. En effet, il n’existe de cause plus juste que la vie humaine. En cela, le choix du Jury est à saluer, au regard du rôle important que les lauréats ont joué pour sauver la vie des réfugiés et des migrants.
A travers leur action, les lauréats nous enseignent que partout où la vie et la dignité humaines sont en péril, il doit se trouver des hommes et des femmes de bonne volonté pour les défendre.
Madame Giuseppina NICOLINI,
Je voudrais vous adresser mes vives et chaleureuses félicitations, pour la reconnaissance internationale de votre engagement.
Votre mérite est d’autant plus grand, qu’au moment où l’afflux des migrants vers l’Europe par la méditerranée provoque parfois des réflexes de peur, de repli ou de rejet, vous avez choisi de vous impliquer dans la gestion de la crise migratoire, qui est l’une des plus graves crises humanitaires de ce début du XXIème siècle.
L’action que vous avez menée pour l’accueil, dans la dignité, de milliers de migrants arrivant sur les côtes de Lampedusa ainsi que votre rôle en faveur du dialogue entre les communautés, font de vous une véritable héritière des valeurs prônées par le Président Félix Houphouët-Boigny, à savoir : l’hospitalité, la fraternité entre les peuples et la recherche de la paix.
Je vous adresse également mes sincères félicitations. Face à la gravité et à la complexité de certaines crises, les Organisations Non Gouvernementales ont un rôle important à jouer. C’est bien le cas de SOS MEDITERRANEE face à la crise des migrants.
Ainsi, votre Organisation a pu sauver plus de 13 000 vies humaines, depuis le lancement de vos opérations de sauvetage en février 2016.
En vous décernant cette prestigieuse récompense, le Jury du Prix appelle la Communauté internationale à faire en sorte que la Méditerranée cesse d’être le théâtre de tragédies pour redevenir un espace d’échanges, de solidarité et de dialogue interculturel.
Le défi que constituent les flux migratoires non régulés nous interpelle tous et appelle à davantage de solidarité. Comme je l’ai souligné récemment devant le Parlement Européen à Strasbourg, la gestion de la crise migratoire nécessite un engagement de tous les instants aussi bien des pays de départ, des pays de transit que des pays d’accueil.
A cet égard, il importe notamment pour les pays africains d’agir dans la durée et sur l’ensemble des facteurs à l’origine des flux migratoires, notamment, les conflits, la pauvreté, le chômage, le changement climatique mais aussi le déficit de liberté et de démocratie dans de nombreux pays.
Par ailleurs, il est urgent de ramener la paix et la sécurité dans la bande sahélo-saharienne et d’encourager une solution politique consensuelle au conflit en Lybie, devenu l’un des principaux pays de transit.
Les pays d’accueil doivent aussi mettre en œuvre, en concertation avec les pays de départ, des mécanismes de gestion des flux migratoires qui tiennent compte du respect de la dignité humaine et des valeurs de solidarité.
Je voudrais, à cet égard, saluer les initiatives prises au Sommet de Malte sur l’immigration clandestine et lors de la Conférence du G20 pour un partenariat avec l’Afrique, à Berlin, visant à soutenir les programmes de création d’emplois pour les jeunes. L’Afrique a, en effet, le plus grand besoin de ces jeunes pour son développement.
La Côte d’Ivoire qui accueille sur son sol près de 6 millions de ressortissants étrangers, soit environ un quart de sa population, est un exemple remarquable de solidarité. Malgré les crises qu’il a traversées, mon pays a toujours su préserver sa tradition d’hospitalité, de solidarité et de paix, chère au Président Félix Houphouët-Boigny. Ces efforts, reconnus par la communauté internationale, ont valu à la Côte d’Ivoire d’être élue au Conseil de Sécurité des Nations Unies au début de ce mois.
Je voudrais donc profiter de cette tribune pour remercier tous les Etats membres des Nations Unies, pour le soutien qu’ils nous ont apporté à l’occasion de cette élection. C’est dans un esprit d’ouverture et de coopération que la Côte d’Ivoire exercera son mandat au sein du Conseil de Sécurité des Nations Unies, pour la période 2018-2019.
Honorables Invités,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais, pour terminer, féliciter encore une fois les lauréats du Prix Félix Houphouët-Boigny pour la recherche de la Paix dont la noblesse de l’action constitue une raison supplémentaire d’avoir foi en l’humanité.
Je vous remercie.
Pfff ….
Épilogue !!!