L’emprunt souverain de la Côte-d’Ivoire, fortement sollicité, déjà près de 5,7 milliards $ de souscriptions

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L’emprunt souverain de la Côte d’Ivoire, fortement sollicité, a déjà obtenu près de 5,7 milliards $ de souscriptions

(Agence Ecofin) – L’emprunt obligataire international actuellement en cours de réalisation par la Côte d’Ivoire, a marqué le marché international des capitaux, en attirant ce 8 juin des souscriptions équivalentes à 5,75 milliards $. C’est un peu plus de 5 fois le montant initial de 1 milliard $, sollicité par le gouvernement le mercredi 26 mai 2017 dernier.

L’opération, selon des sources proches du processus, se présente sous deux tranches, une en dollar US et une autre en euro. La tranche en euro est celle qui semble attirer le plus les investisseurs. Cet intérêt des investisseurs est d’autant remarquable, au regard des premiers coupons annoncés sur l’opération.

La tranche en dollars qui devrait arriver à maturité en 2033, a débuté avec un taux tournant autour de 6,6%, avant de retomber à 6,5% en début de matinée. Celle en euro et qui devrait arriver à maturité en 2025, a bénéficié d’un taux d’intérêt plus faible autour de 5,2%, a-t-on aussi appris.

Malgré les défis socio-économiques qui ont traversé le pays depuis quelques mois, notamment des revendications musclées de la part de certains soldats et travailleurs de la fonction publique, ou encore la baisse des prix du cacao, son principal produit d’exportation, les investisseurs semblent faire confiance au pays.

Les taux d’intérêts annoncés sur cet emprunt, sont proches du niveau de rendement des trois précédentes obligations souveraines de la Côte d’Ivoire, peut-on voir dans le numéro du 26 mai 2017, du rapport hebdomadaire sur l’état des obligations souveraines africaines publiée par la Banque Africaine de Développement, via son Initiative des marchés financiers.

Certaines analyses tendent à attribuer ce succès à l’accompagnement en cours du FMI, à la décision prise par le gouvernement de réajuster ses dépenses publiques, et à une conjoncture internationale marquée par la crise dans les pays du Golfe, qui rétrécit le panier des offres obligataires souveraines de la part des pays émergents.

La conclusion de cette opération dont les chefs de file sont BNP Paribas, Deutsche Bank, Natixis, JP Morgan, et Standard Chartered Bank sera à suivre. Plusieurs pays ont déjà précédé la Côte d’Ivoire sur le marché international des emprunts obligataires cette année avec chacun un succès certain. Il s’agit du Sénégal, de l’Egypte, et du Nigéria.

Idriss Linge

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2 réflexions au sujet de “L’emprunt souverain de la Côte-d’Ivoire, fortement sollicité, déjà près de 5,7 milliards $ de souscriptions”

  1. La Côte d’Ivoire est un pays essentiel en Afrique occidentale, et ce n’est pas du chauvinisme de le dire. Ce qui fait que sa position privilégiée dans un monde en compétition attire et attirera forcément des appétits et des convoitises. J’écrivais récemment que notre boulimie et notre égoïsme nous emmènera à terme à vendre par petits bouts ce pays, jusqu’au réveil douloureux un matin où nous serons locataires de notre propre pays. D’un côté la pression sociale obligeant Ouattara à payer ex-rebelles, forces spéciales, démobilisés, fonctionnaires, etc. et de l’autre l’obligation d’entretenir un train de vie ostentatoire pour la crème du sommet. Ces 2 raisons cumulées qui font recourir à des emprunts tous azimuts et des crédits à taux de « nez-percés » font que dans l’euphorie du fonctionnaire devant la Cotivoirienne d’équipement, nous allons vers l’entrée en masse de « fonds vautours » qui hypothèqueront pour longtemps l’avenir de nos enfants. L’emprunt n’est pas un jeu, et il faut arrêter de s’extasier devant les grosses sommes promises ou obtenues, Ouattara n’est ni omniscient, ni omnipotent même s’il se veut omniprésent. Un humain, comme un éléphant, peut se tromper « énormément ».

  2. @Coigny

    Je partage tes réserves quant à l’emprunt qui n’est pas un « jeu » comme tu le dis. C’est en effet les futures générations qui devront y faire face. En fait, c’est un détournement de fonds de la cagnotte qui revient générations futures. Les emprunts si faits de manière appropriée pour des actes/politiques ou programmes bien pensées et agencées peuvent être très bénéfique. Mais, les emprunts aussi peuvent asservir la croissance et le développement économique d’un pays si on s’y prend mal. En quelques mots, c’est un couteau à double tranchant.

    Si ces emprunts sont effectués pour payer des factures « courantes » de l’Etat ou embellir son budget de fonctionnement, il y’a problème. Et au regard de la conjoncture et des finances de l’Etat qui elles-mêmes n’étaient pas reluisantes avant les derniers soubresauts que nous connaissons tous, il est fort à parier que cela ira essentiellement aux dépenses courantes. Ce qui constitue la forme la plus contre-productive de tout emprunt public. Vu l’opacité de l’utilisation et la distribution de ces emprunts, cela reste fortement possible. Mais bon ?!?

    D’autre part, notre croissance a ralenti, ce n’est en effet plus 8 ou 9%, pendant que le service de cette dette augmente sans nette contrepartie au niveau des entrées propres générées par la croissance (qui elle ralentit). Equation à la fois simple et compliquée pour être durable sans assistance directe de Bretton Woods. Bel exemple : le Ghana. Mais bon ?!?!

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