Pourquoi la Côte-d’Ivoire doit se libérer des chaînes de la haine

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Soupçonné de cacher des tonnes d’armes à son domicile, le directeur de protocole de la 3ème personnalité de l’Etat, aurait clamé: « La nature finit toujours par réparer les torts qu’on nous cause.  »

Une implacable vérité dans un pays où, hélas, la balance de la justice bascule au gré des desiderata du pouvoir exécutif.

Au moment où certains réclament que justice soit rendue alors que d’autres crient au complot, d’innombrables questions subsistent.

Peut-on rire de l’injustice faite aux autres autres et appeler la collectivité à s’apitoyer sur son propre sort?
Comment refuser la main tendue d’un homme et évoquer, dans la difficulté, le souvenir de cet humaniste?
Les temps ont bien changé. L’ancien président savait en effet soutenir ses adversaires lorsqu’ils étaient au creux de la vague.
Que faire aujourd’hui de ces prisonniers politiques, amaigris, le regard hagard, détenus depuis plusieurs années sans jugement?
Qu’expliquer aux familles des prisonniers politiques, morts en détention ou en exil?
Pendant ce temps, des mercenaires, désormais revêtus de l’uniforme de l’armée dite régulière, braquent en toute impunité, le pauvre contribuable ivoirien.
L’infortuné Directeur de Protocole peut en vouloir au ciel et à la terre. Mais n’est-il pas responsable de sa propre turpitude?
Ne sommes-nous pas tous coupables de nôtre lâcheté?

En réalité, cela fait désormais 15 ans que les Ivoiriens souffrent des affres de la guerre.

15 ans qu’ils pleurent leurs morts, sans distinction d’ethnie, de religion et d’appartenance politique.

En fin de compte, avec la violence, l’injustice et la vengeance désormais érigées en programme politique, la Côte d’Ivoire est devenue une prison à ciel ouvert.

Les Ivoiriens semblent être prisonniers de leur peur, enchaînés par leur haine. Le tout, avec une même constance, la tête baissée et le refus de regarder la réalité en face.
Que reste-t’il sinon le courage de relever enfin la tête?

Existe-il une autre option que celle de libérer la Côte d’Ivoire des chaînes de la haine?

Les réponses à toutes ces questions sont sues de tous les Ivoiriens. Ils ont seuls en mains, le destin de leur nation.

Anicet Djéhoury
Essayiste ivoirien

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