Après les 12 millions de Fcfa, les FRCI en Côte-d’Ivoire vont exiger des villas au régime Ouattara

blank

PRAO YAO SERAPHIN

« Quand on nourrit un aigle, il faut s’attendre qu’il te crève les yeux un jour »

La Côte d’Ivoire est devenue depuis 2002, un pays où seule, la violence permet de résoudre les problèmes. Même pour accéder à des postes politico-administratifs, la logique reste la même. Il suffit de posséder une arme pour avoir un poste. Les exemples sont légions : la fulgurante ascension des ex-rebelles aux hauts postes en Côte d’Ivoire en est une parfaite illustration. Début janvier 2017, pour réclamer des primes issues de contrats privés, les militaires ivoiriens ont tué des civils et troublé l’ordre public.

Finalement, ils ont obtenu cinq millions de FCFA, chacun. On se souvient qu’ils réclamaient chacun 12 millions et une villa. Après ce deuxième soulèvement, les FRCI viennent d’obtenir du gouvernement l’engagement de payer les 7 millions restants. L’accord prévoit un versement immédiat de cinq millions de francs CFA (7 620 euros) par personne, qui sera suivi de deux millions de francs CFA (3 050 euros) à la fin juin.

Les jours à venir seront très sombres pour le pays. En effet, la grogne sociale n’est pas à son terme. Si le gouvernement peut très rapidement trouver les moyens de payer les 8400 militaires, alors il peut également résoudre le problème des fonctionnaires. Ces derniers ont montré une certaine sagesse et une maturité mais ils sont en droit de réclamer le paiement intégral de leurs arriérés de salaires. Il est moralement injuste de demander aux uns une trêve et accorder aux autres une attitude bienveillante. C’est une erreur de croire que ceux qui n’ont pas les armes sont moins dangereux que ceux qui en possèdent. Il y a des moments où le silence est plus dangereux que le crépitement des armes.

Mais cette fois, les fonctionnaires sortiront certainement de leur silence pour réclamer ce que l’Etat de Côte d’Ivoire leur doit. Les Ivoiriens doivent se préparer à vivre des moments difficiles car en plus des revendications des fonctionnaires, les FRCI se préparent à demander au régime actuel des villas pour le service rendu au Président Ouattara.

On le sait, les revendications des militaires sont nombreuses et hétéroclites : revalorisation des salaires et des allocations familiales, révision de la période d’avancement dans les grades, paiement des primes… Et, comme l’exécutif ivoirien plie à chaque fois, les militaires vont demander plus. Les Ivoiriens se souviennent qu’à la suite d’un Conseil des ministres extraordinaire, le 7 janvier 2017, le Président Ouattara disait ceci « Je confirme mon accord pour la prise en compte des revendications relatives aux primes et à l’amélioration des conditions de vie et de travail des soldats ». En s’appuyant sur cette déclaration, les FRCI sont en droit de réclamer leurs villas car elles vont améliorer leurs conditions de vie. Pour préserver le pouvoir, non seulement le régime actuel oblige les Ivoiriens à payer ses crédits privés mais également ils doivent vivre aux rythmes des caprices de quelques mercenaires.

Commentaires Facebook

Les commentaires sont fermés.