Centre ivoirien: Reprise des tirs à Bouaké, après des mouvements d’humeur jeudi nuit dans des casernes
Des tirs d’armes automatiques ont repris vendredi vers 09H30 (GMT et locales) au corridor sud de Bouaké (Centre, ex-fief de l’ancienne rébellion des Forces nouvelles), après des mouvements d’humeur signalés jeudi nuit dans des casernes, ont rapporté des habitants à Alerte info.
« Vers 09H30, le commandant du 3e bataillon de Bouaké (Hervé Touré, dit « Vetcho »), et une vingtaine de militaires sont arrivés au corridor sud, ou se trouvait déjà un autre groupe de militaires », selon des habitants, joint au téléphone par Alerte Info.
« Ils ont commencé à tirer en l’air, demandant aux policiers et douaniers en poste de rentrer chez eux », ont expliqué ces témoins, qui disent avoir également entendus des tirs d’armes automatiques, jeudi vers 22H00, jusqu’à vendredi à 04H00 « ,
Jeudi soir, les soldats ivoiriens qui s’étaient mutinés en janvier pour réclamer des primes, ont pris « l’engagement de se ranger » et de renoncer « définitivement à toute revendication financière », lors d’une rencontre avec le président Alassane Ouattara, au palais présidentiel, diffusée au Journal de la RTI (télévision publique).
« Nous prenons l’engagement solennel de se ranger et se mettre aux ordres de la république », a poursuivi le porte-parole, présentant ses « excuses pour toutes les situations malheureuses ».
En réponse, M. Ouattara a qualifié de « sage » la déclaration des soldats, souhaitant que « cela ne se reproduise plus ».
Le gouvernement a décidé entre autres de « relever de 20.000 Fcfa, le taux de bail dès le 01 janvier 2018 » et ramener l’avancement en grade à 4 ans contre 7 ans auparavant. Ces points figuraient au nombre des revendications des soldats.
Depuis le début de l’année, le gouvernement ivoirien fait face à une série de mutineries. Les soldats réclamaient le paiement des primes individuelles de 12 millions FCFA dont les premiers versements ont été effectués en janvier.
Lundi, des ex-rebelles démobilisés ont manifesté à Bouaké (centre ivoirien), bloquant l’entrée sud de la ville pendant plus de quatre heures, pour réclamer des primes.
ATI
Alerte info/Connectionivoirienne.net
Reprise des mutineries de soldats ivoiriens après l’annonce d’un règlement
Les mutins contrôlent les accès à Bouaké sous tension
Des militaires mutins ont repris vendredi le contrôle des accès à Bouaké, où le ministre de la Défense Alain-Richard Donwahi poursuivait les négociations avec leurs représentants dans un climat de vive tension.
Abidjan – Des soldats ivoiriens sont descendus dans les rues d’Abidjan, de Bouaké et Korogho en tirant des coups de feu en l’air pour marquer leur mécontentement après l’annonce la veille de la fin des mutineries qui touchent la Côte d’Ivoire depuis le début de l’année.
A Abidjan, des soldats mutins ont pris position devant l’état-major des armées, au camp militaire Galiéni, alors qu’à proximité d’autres militaires loyalistes et des policiers ont installé un périmètre de sécurité, a constaté un journaliste de l’AFP.
Cartouches en bandoulière, bonnets vissés sur la tête ou arborant des bandeaux de camouflage, les soldats mutins tiraient sporadiquement en l’air alors que d’autres petits groupes de soldats bloquaient tous les accès à l’état-major des armées.
Empêchant la population de circuler dans cette zone située dans le quartier du Plateau, leurs tirs faisaient fuir des chauve-souris nichées dans les arbres. Un soldat mutin paradait avec un lance roquette.
« Passez, passez, ce n’est pas après vous qu’on en a », ordonnait un mutin à des curieux.
« S’ils veulent tirer, ils n’ont qu’à aller tirer à la présidence, c’est là bas que cela se passe, il ne faut pas effrayer les populations comme ça », lançait un Ivoirien.
– ’On a très peur’ –
Enervé, un professeur des écoles expliquait être « venu ici pour retirer un document » auprès des services administratifs dans le quartier du Plateau. « Et maintenant, je me retrouve dans cette situation. Ce n’est pas bon pour le pays, dit-il, on ne sait pas ce qui va se passer, on a très peur ».
« Ça a commencé à tirer vers 8 heures du matin, des cargos (camions militaires) sont passés, ils ont débarqué des militaires, ils tirent en l’air toutes les 2 ou 3 minutes », a déclaré à l’AFP une fonctionnaire dont les bureaux dominent le camp militaire.
Cachés derrière des murs, des civils observaient la situation, alors que des mutins continuaient de tirer sporadiquement en l’air, pour tenir les curieux à l’écart.
A Korhogo, ville du nord ivoirien, des tirs ont également été entendus pendant la nuit et dans la matinée, selon des témoins contactés par l’AFP.
A Bouaké (centre), deuxième ville du pays et siège du 3e bataillon d’infanterie qui avait été l’origine du mouvement de contestation en janvier, des militaires mécontents ont parcouru vendredi les rues, en tirant en l’air.
D’autres militaires circulaient à bord de camions dans les rues où la plupart des commerces avaient fermé. Le campus universitaire de Bouaké a également été fermé.
La veille, une cérémonie en présence du président Alassane Ouattara et d’un sergent mutin et plusieurs soldats avait acté la fin des contestations.
– Cérémonie sans presse –
Organisé sans la présence de la presse et diffusé en différé après montage, l’évènement se voulait un point final au mouvement de protestation de l’ensemble des forces de sécurité, alors que le pays est durement touché par l’effondrement des cours du cacao, qui ont vidé les caisses de l’Etat.
Le sous-officier mutin avait été présenté comme « le sergent Fofana », représentant du contingent des 8.400 anciens rebelles intégrés dans l’armée à l’origine du mouvement et dont une grande partie fait partie du 3e bataillon d’infanterie de Bouaké.
Il avait notamment « présenté ses excuses » au nom de ses camarades et annoncé que les mutins avaient décidé de « renoncer à toute revendication d’ordre financier ».
Le président Ouattara avait affirmé « croire à la sincérité de leurs paroles » et s’était dit certain qu’ils seraient désormais des « militaires exemplaires ».
Les mutins avaient réclamé 12 millions de francs CFA de primes (18.000 euros) et obtenu le versement dès janvier de 5 millions (7.500 euros), entrainant des mouvements de revendication similaires dans d’autres catégories de l’administration.
Début janvier, la Côte d’Ivoire avait été secouée par une mutinerie d’anciens rebelles intégrés dans l’armée, qui avaient paralysé plusieurs villes, notamment à Abidjan. Des affrontements avaient fait quatre morts à Yamoussoukro (centre).
pgf/sba/jhd
Infos brèves
Ce nouveau soulèvement ce matin du vendredi 12 mai matin, s’il est confirmé, va dans le sens contraire des récentes «excuses» présentées par les soldats mutins au chef de l’État 24 heures plus tôt. (Plus d’infos suivront)
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