I – Dans le train de nuit reliant Genève et Zurich vendredi dernier, nos deux voisins étaient deux fonctionnaires du BIT. L’un Canadien et l’autre un Mauricien. La discussion que nous eûmes porta sur la capacité des pays africains à conjuguer leurs forces pour réaliser des projets communs afin de se prendre en main et s’auto-suffire dans différents domaines. Notre position est très tranchée sur cette question.
Des exemples pertinents existent pour que l’intégration économique et politique soit une réalité, mais on a l’impression que nos malheureux pays africains travaillent à s’affaiblir eux mêmes. Comment est-il possible que deux capitales africaines comme Kinshasa et Brazzaville distantes de 4km, n’ont jamais pu se mettre d’accord pour construire un pont pour favoriser leurs échanges ?
Comment expliquer que depuis les indépendances, nos pays n’ont rien fait pour prolonger le chemin de fer de Dakar à Niamey, de Ouagadougou vers Niamey, ce qui était le but voulu par le colonisateur quand il engageait les travaux de construction.
Le fait qu’il n’existe aucune interconnexion ferroviaire entre Dakar, Conakry, Abidjan, Lomé, Ouagadougou , Niamey et Accra, est la preuve patente de l’incapacité de ces pays à se donner la main pour avancer ensemble vers le mieux être de leurs populations et à se doter d’infrastructures capables de favoriser l’intégration régionale et sous régionale.
En soixante ans nos pays n’ont pas été capables de faire ensemble un seul centimètre de chemin de fer.
Quel est aujourd’hui l’avenir d’un pays qui n’a pas de route ? La route est un puissant instrument d’intégration comment approvisionner nos grands centres urbains sans route en toutes saisons ? Êtes-vous capables d’imaginer dix heures de route pour un trajet de cinquante kilomètres ?
Pourquoi chaque pays ne construit-il pas une portion d’autoroute vers sa frontière avec le pays voisin de manière à avoir chez nous aussi un trafic routier capable de favoriser la circulation des biens et des personnes ?
Nous savons tous qu’il n’y a pas d’industrialisation sans sidérurgie. Nos pays depuis l’indépendance importent le simple fer à béton en sachant qu’ils ont des minerais de fer inexploités, car ils sont incapables de s’entendre pour relever ces défis ensemble.
II – Les organisations régionales et sous régionales
On nous cite souvent l’exemple du conseil de l’entente. Organisation sous régionale à finalité économique, regroupant depuis 1959, cinq pays (Benin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, le Niger et le Togo. Le CE, s’était même doté d’un fond d’entraide et de garantie des emprunts. Demandez aux pays membres ou en est le conseil de l’entente aujourd’hui ? Il ne faut plus croire à ce genre d’organisation. La volonté de construire des choses positives pour le bien des populations manque toujours à l’appel. Le CE est une vieille organisation sans âme qui patauge aujourd’hui encore dans la brume de sa propre hibernation.
La CIMAO, créée au début des années 1980 à Lomé, la cimenterie de l’Afrique de l’Ouest, regroupant la Côte-d’Ivoire, le Ghana et le Togo, a fermé ses portes après quelques mois de fonctionnement et son inauguration en grande pompe. Un projet similaire de production de sucre et de ciment entre le Nigéria et le Bénin a également échoué en 1984 quand le Nigéria avait fermé sa frontière avec le Bénin.
On peut y ajouter ici la faillite de la raffinerie de l’union douanière et économique des états de l’Afrique centrale à Port-Gentil au Gabon.
III – L’OMVS, l’organisation de mise en valeur du fleuve Sénégal
Les pays membres de cette organisation sont la Guinée, le Mali, la Mauritanie et le Sénégal. Les buts sont nobles : réaliser l’autosuffisance alimentaire pour les populations du bassin du fleuve et, partant, de la sous-région ; sécuriser et améliorer les revenus des populations de la vallée ;
• préserver l’équilibre des écosystèmes dans la sous-région, et, plus particulièrement, dans le bassin du fleuve Sénégal ;
• réduire la vulnérabilité des économies des États membres de l’Organisation face aux aléas climatiques, ainsi qu’aux facteurs externes ;
• accélérer le développement économique des États membres.
Les populations de la sous région sont en droit de se demander où en est l’OMVS aujourd’hui ? À part les incantations rien de salvateur ne viendra de cette organisation.
IV – Non loin de là il y a l’union du fleuve Mano
Organisation regroupant la Guinée, la Côte-d’Ivoire, le Libéria et la Sierra-Leone, le but de cette organisation est de promouvoir la coopération économique entre les quatre pays, on y a ajouté, la sécurité, la lutte contre le grand banditisme et la coopération sécuritaire transfrontalière. Le renforcement de la paix entre ces quatre pays, la lutte contre la circulation des armes, le trafic de drogue, le vol de bétails et la piraterie maritime.
Comme vous le constater, toutes ces organisations essaient d’élargir leurs buts et leurs champs d’action pour mieux être inopérantes. On dirait que les dirigeants politiques, ne sont pas capables de prendre une seule résolution, la tenir et l’atteindre comme objectif avant de passer à un autre sujet. La dispersion des efforts fait qu’on n’avance toujours pas. Toujours des discours et rien de concret telle est l’habitude.
V – La Communauté Est-africaine
Regroupant le Kenya, le Burundi, l’Ouganda, la Tanzanie, le sud Soudan et le Rwanda, est une organisation dynamique même si elle n’a pu empêcher la crise burundaise. Son but est d’améliorer le niveau de vie de ses populations, par la coopération économique, politique, sociale et culturelle. Elle s’est dotée d’instruments enviables d’intégration tels que :
– la banque Est africaine de développement,
– la commission du bassin du lac Victoria,
– l’organisation pour la sécurité de l’aviation civile en Afrique de l’Est
– le conseil interuniversitaire de l’Afrique de l’Est
– et l’organisation des pêcheries du lac victoria
Cette organisation a des atouts et une réelle volonté politique d’avancer dans la bonne direction. Chacun de ces pays dispose de sa propre monnaie et leurs chefs d’Etat ne vont pas tous les matins à Paris à Londres ou à Rome pour pleurnicher et quémander de l’aide. Ils essaient tous au quotidien de régler leurs problèmes sur place par une coopération qui a fait ses preuves. Il faut les encourager à progresser dans la bonne direction.
VI – La communauté de développement de l’Afrique Australe
C’est d’abord et avant tout une union économique et douanière, qui couvre l’Afrique australe, Madagascar et les Seychelles. Elle dispose d’un organe de promotion d’une politique de paix et de sécurité commune. Réduire la pauvreté, promouvoir le développement économique, sur la base de l’autosuffisance collective et l’interdépendance des membres.
Promouvoir les emplois productifs en valorisant les ressources de la région, renforcer la protection efficace de l’environnement par une utilisation judicieuse des ressources naturelles de la région et enfin renforcer les liens historiques, sociaux et culturels entre les populations de cette région.
Cette Communauté peut s’enorgueillir d’avoir été un instrument de cohésion au plan politique mené par son moteur économique, l’Afrique du sud, qui cherche à créer autour de lui un pole de développement capable de donner à cette région un destin enviable. Les potentialités ici sont énormes. Asseoir la paix et s’éloigner des déstabilisations diverses pour promouvoir des infrastructures communes afin de fonder une coopération économique capable de tirer la région vers le haut est totalement faisable car il n’y a pas en Afrique australe les pesanteurs qui paralysent l’Afrique de l’Ouest.
VII – Où en est la CEDEAO
Malgré ces atouts, nous sommes persuadés que la CEDEAO, restera un petit club de beaux discours sans aucune volonté politique sincère d’aller de l’avant. Nous avons bien observé la CEDEAO pendant la guerre au Libéria, en Sierra-Leone ou en Côte d’Ivoire. Son incapacité à résoudre un conflit sans parti-pris, nous fait dire ici que cette organisation ne sera jamais un instrument de paix, de solidarité et de coopération économique.
Ce n’est un secret pour personne, des pays membres de la CEDEAO avaient soutenu la rébellion au Liberia et en Côte d’Ivoire. Les rebelles avaient pour base arrière des pays voisins membres de la CEDEAO. Les accords de non agression et d’assistance en matière de défense qui existent entre les pays membres de la CEDEAO, ne sont que des vieux souvenirs, chiffons de papiers.
En réalité dès qu’un pays d’Afrique de l’Ouest affichera un minimum de prospérité, ses voisins hébergeront et favoriseront une rébellion qui leur permettra de profiter de la guerre pour piller les ressources de ce voisin. On verra ainsi des pays désertiques qui deviendront du jour au lendemain des exportateurs de bois précieux pillés chez le voisin. Sans parler de café, de cacao, et autres latex d’hévéa, produits qui ne poussent pas chez eux.
Mieux encore ils profiteront de la guerre chez le voisin pour piller ou démonter des infrastructures comme des usines, des hôtels, des laboratoires ou des banques pour les emporter chez eux. Ce n’est là qu’un des nombreux visages de la malfaisance qui caractérise la CEDEAO. Toutes ces considérations ont été pour beaucoup dans le retrait en 2002 de la Mauritanie de cette CEDEAO, dont elle était membre fondatrice.
Le comportement des pays de la CEDEAO, face à l’épidémie de l’Ebola en Guinée au Libéria et en Sierra Leone est sous nos yeux. Ils ne sont pas capables de construire une solidarité réelle entre eux. Pendant la crise malienne la CEDEAO avait promis envoyer 5000 soldats pour aider le peuple frère du Mali.
Tous ceux qui connaissent la CEDEAO, riaient et pariaient déjà sur le fiasco qui s’annonçait. Finalement la CEDEAO ne fut même pas capable de réunir la moitié de l’effectif des 5000 soldats et ce fut le Tchad qui n’est pas membre de cette organisation qui a envoyé 2000 soldats. N’eut été l’intervention française les Djihadistes seraient aujourd’hui à Bamako et siégeraient en ce moment même au conseil de cette communauté d’irresponsabilité qu’est la CEDEAO.
Voilà pourquoi il ne faut pas prendre cette organisation au sérieux. La CEDEAO rêve d’une monnaie commune pour les pays de cette région. C’est une bonne idée sur le papier. C’est en regardant les chefs d’Etats des différents pays qui composent cette organisation qu’on se rend compte que ce projet ne verra jamais le jour. La plupart des chefs d’Etats de cette région sont des francs-maçons liés aux réseaux mafieux, nuisibles et malfaisants de la françafrique.
Ils sont pour la plupart d’entre eux des hommes de paille plus préoccupés par les intérêts des grands groupes français comme : AREVA, Bouygues ou Bolloré. Au lieu d’organiser une vie nationale de dignité chez eux. Ils se comportent comme des petits intermédiaires ou des commerciaux entre leur malheureux pays et les multinationales occidentales.
Si vous les observez bien vous verrez qu’ils se précipitent toutes les semaines à Paris pour aller saluer le président français. Ils ne sont rien d’autres que de vulgaires petits laquais. Au moment où on parle des biens faits d’une monnaie régionale capable de rendre possible le décollage économique de la sous région, c’est au sein même de la CEDEAO que vous trouverez des chefs d’Etats défenseurs de la monnaie coloniale qu’est le Franc CFA. Quel paradoxe ?
Observez bien comment ils traitent tous leurs opposants qui ne souhaitent que la démocratie à travers des élections libres et transparentes. Ils n’ont que la prison, la pendaison, le bannissement, la déportation ou la disparition pure et simple à offrir à leurs opposants. Certains parmi eux tueraient même leur mère pour plaire à la France. Plus grave ils sont capables de soumettre l’ordre du jour de leur conseil des ministres à l’approbation de l’ambassadeur de France, qui est un proconsul dans leur pays, avant d’en discuter chez eux sur leur propre sol. Et pourtant ils sont les premiers à parler d’indépendance et de souveraineté.
Un plan global de début d’une industrialisation sérieuse des produits de la sous région n’intéresse pas la CEDEAO, cette communauté préfère être à la remorque des multinationales avec au passage des commissions juteuses pour quelques intermédiaires véreux.
Voilà l’image minable que nous gardons de la CEDEAO, un instrument d’errance économique qui freine par ses divagations et son incohérence le développement au lieu de le promouvoir dans une sous-région aux immenses ressources. Il ne faut donc plus prendre au sérieux les discours lénifiants et autres incantations venant de la CEDEAO. C’est notre avis jusqu’à ce que cela change positivement pour les peuples de cette sous région Ouest Africaine.
VIII – Que devient l’Union Africaine
L’union Africaine est la preuve de l’incapacité des africains à s’organiser pour relever les défis du moment. Une organisation à laquelle on peut encore appartenir même si on ne paye pas ses cotisations. Le siège de l’Union africaine fut construit par la chine comme don de son aide au développement à l’Éthiopie. L’union Africaine est financée en partie par l’Union Européenne.
Quand vous installez de telles incohérences dans une organisation, comment voulez vous qu’elle soit efficace et réponde à vos attentes. L’incapacité des africains à être forts ensemble pour préserver la paix et la stabilité du continent reste l’échec majeur de notre temps.
Il y a actuellement une grande famine dans la corne de l’Afrique. Les pays comme la Somalie, l’Erythrée, Djibouti ou même l’Ethiopie ont d’énormes problèmes de pluviométrie, des millions de personnes sont dans la faim et la soif. Que fait l’union africaine ? Rien. Des millions de gens vont mourir comme des idiots, tel est leur destin.
Où était l’union Africaine quand les occidentaux décidaient sans son avis d’intervenir en Lybie ? Nous ne comprenons pas jusqu’à ce jour le vote à L’ONU de nombreux pays de l’union africaine pour des sanctions contre des pays membres de l’union ? Notre continent a pu sortir de l’esclavage, du colonialisme et même du monstre de l’apartheid. Comment avec toutes ces expériences vécues nous ne sommes pas capables de vaincre la pauvreté. Et d’avoir aussi des alternances politiques pacifiques chez nous ?
Le terrorisme, la corruption, le tribalisme, la gabegie et la médiocrité se sont installés durablement chez nous pour obscurcir l’horizon commun. L’union africaine est aujourd’hui plus un syndicat de chefs d’Etats au lieu d’être un outil de paix et de progrès pour tous.
On dirait que le développement économique et social, la solidarité et la complémentarité de nos économies africaines ne sont pas les buts visés par cette union aujourd’hui moribonde et grabataire. L’union européenne de son côté soutient l’Afrique dans sa dépendance à travers des chefs d’Etats qui passent par Paris avant de se rendre aux sommets de l’union africaine.|
L’unité africaine est devenue un rêve et une chimère inatteignable par un manque de vision patent et un horizon qui s’éloigne de nous chaque jour que Dieu fait. Que fait l’union Africaine face à la famine, au djihadisme sahélien aux crises du Soudan du Sud, du Burundi, du Congo RDC, aux crises humanitaires africaines et autres génocides ? L’union africaine apparait sur tous ces tableaux comme spectateur de l’effondrement collectif de notre continent.
On a parlé de création d’une force africaine de maintien de la paix. Nous faisons ici le pari qu’elle aura du mal à avoir le jour. Habitué à prendre tardivement des décisions inapplicables car dépassées, l’union africaine va durablement végéter dans les oripeaux de l’histoire douloureuse de notre incapacité à nous prendre en charge pour être majeur dans un monde lui-même majeur.
IX – Postulat de conclusion générale
La faiblesse de nos pays africains semble bizarrement être le fruit d’une désunion savamment entretenue par nos dirigeants politiques. A force d’inaction et de manque de volonté politique et surtout de petites querelles d’égaux, l’Afrique végète dans une sorte de terrain vague de l’histoire ou l’avenir ne pousse plus.
Nous fumes témoins de la création d’Air Afrique, compagnie aérienne commune de onze pays africains qui avaient mis leur espace aérien ensemble et gérée par une compagnie qui assurait les liaisons interafricaines plus les vols vers l’Europe et l’Amérique du Nord. Ou est Air Afrique aujourd’hui. ? La compagnie a disparut du ciel Africain. Permettant pratiquement à Air France d’être en situation de monopole dans les vols vers l’Europe. Chacun des anciens pays membres a par la suite essayé de créer sa petite compagnie aérienne avec les résultats minables que nous connaissons.
Les pays membres d’Air Afrique ne payaient pas leurs créances vis-à-vis de la compagnie. Le népotisme et la gabegie avaient pris le pas sur la réalité commerciale. Finalement incapables de lui donner un second souffle de vie par le paiement des arriérés de dettes et son renflouement financier dans un redressement nécessaire, les pays membres par lâcheté, ont jeté l’éponge.
Durement touchée par les chocs pétroliers, Incapable aussi d’atteindre son équilibre financier la compagnie est déclarée en faillite le 7 février 2002. Ce fut un immense gâchis et un aveu que ce qui peut réussir ailleurs échouera toujours chez nous en Afrique.
L’ensemble de tous ces faits nous rendent de moins en moins insensibles aux sirènes de l’unité africaine ou d’organisations africaines avec des buts novateurs sur le papier. Il ne faut plus y croire.
Le fait que la plupart des ports de nos pays sont gérés par un seul et même concessionnaire Français est une défaite pour nos pays. Observez l’indignation des français quant-il on apprit qu’Emanuel Macron avait été Banquier d’affaires chez Rotchild. Nous avons vu en Afrique un ancien employé d’AREVA devenir président au Niger ou une ancienne ministre ivoirienne devenir directeur du groupe Bolloré en Côte d’Ivoire. Et cela ne vient pas d’un mauvais rêve. Toute cette connivence n’interpelle pas la conscience morale et sociale de nos pays.
La présence de grands groupes financiers et industriels occidentaux ainsi qu’une croissance affichée qui ne profite qu’à une petite élite au milieu d’un environnement de misères, de maladies, de corruptions, de sécheresses, de tribalismes et de génocides ne nous rassurent pas.
Comment des pays qui on du mal à payer leurs fonctionnaires toutes les fins de mois ou qui sont incapables de donner de l’eau potable à leurs propres populations, peuvent-ils assurer notre avenir dans un monde en mutation ?
C’est dans cet esprit que des passerelles de vraies solidarités et d’intégrations nationales seront nécessaires pour que la nation épouse la cause du continent dans une volonté réelle d’aller vers un horizon commun qui nous mène vers la dignité et l’épanouissement collectif.
Comme le disait si bien, Victor Boiste : « Si les hommes s’aimaient, ils se préserveraient les uns les autres de beaucoup de malheurs. »
Tel est le message qui ressort des gros nuages qui planent sur le destin de notre continent africain plus que jamais tourmenté et balloté par les malheurs de son histoire toujours douloureuse.
Merci de votre aimable attention
Dr Serge-Nicolas NZI
Chercheur en Communication
Lugano (Suisse) Tel. 0041792465353
Mail : nicolasnzi@bluewin.ch
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