Côte d’Ivoire: Les journalistes opposés au projet de loi sur la presse, veulent « des textes consensuels »

Edwige Fiendé

Opposés à l’adoption vendredi d’un nouveau projet de loi sur la presse, prévoyant une peine d’emprisonnement d’un à cinq ans des journalistes, les responsables des organisations professionnelles et de défense de la liberté des médias en Côte d’Ivoire ont invité le gouvernement à « rouvrir les discussions » en vue « d’élaborer des textes plus consensuels ».

« Les responsables de toutes les organisations professionnelles des médias marquent leur ferme opposition à l’adoption en l’état de ces projets de lois », indique une note signée de 13 organisations dont le Groupement des éditeurs de presse (GEPCI), Syndicat national des professionnels de la presse (SYNAPPCI), l’Union nationale des journalistes (UNJCI) et l’Observatoire de la liberté de la presse, l’éthique et la déontologie (OLPED).

Vendredi, les députés ont adopté en commission deux projets de lois sur la presse et la communication audiovisuelle.

Le nouveau texte sur la presse prévoit une peine d’emprisonnement d’un à cinq ans, et une amende de 300.000 à trois millions Fcfa pour quiconque, porte « atteinte à la sûreté de l’Etat et fait apologie des crimes de guerre et contre l’humanité, incite au vol, pillage, meurtre, violence, à la xénophobie, haine sous ses formes », par voie de presse.

Ces organisations se disent « étonner des intentions du gouvernement à plus de restriction de la liberté des médias », estimant que « ces lois remettent outrageusement en cause la dépénalisation des délits de presse acquise » en 2004, « au bout de plus de trente ans de lutte ».

Pour elles, les textes « ne prennent pas en compte les recommandations des états généraux de la presse tenus en 2012 et le séminaire de Grand-Bassam en 2014 », au cours desquels « des points de consensus ont été dégagés pour les modifications des dites lois ».

Les journalistes ont invité le gouvernement à « rouvrir les discussions avec les acteurs des médias » en vue d’ »élaborer des projets de lois plus consensuels ».

Vendredi, ils avaient protesté contre l’adoption de la nouvelle loi sur la presse en brandissant, en pleine séance, une banderole sur laquelle était inscrite « Non à l’emprisonnement du journaliste », lors de la présentation du texte par le ministre de la Communication, Bruno Koné.

Ils se sont ensuite retirés de l’Assemblée nationale, après qu’ils ont été interdits de brandir cette banderole, qualifiant l’article 90, relatif à l’emprisonnement des journalistes de « confligène ».

Selon M. Koné, cet article, « n’est pas une création » mais « une transposition d’article qui existe dans le code pénal ».

EFI
Alerte info/Connectionivoirienne.net

Commentaires Facebook