Grève du personnel Université de Cocody en Côte-d’Ivoire: Ni sanction pour fait de grève, ni un détournement

Par Connectionivoirienne

La vérité que les syndicats n’osent pas dire

L’université de Cocody, la plus grande institution d’enseignement supérieur public a été perturbée mercredi par une grève des agents regroupés dans différents syndicats. Ceux-ci (ils font partie du personnel administratif et technique) manifestaient contre la réduction drastique de leurs primes perçues ces derniers temps. Selon les informations rapportées par un article lié à cette grève, les syndicats accusaient la présidence de l’université en ces termes : « Les primes ont été réduites. Certains ont vu leur prime passée de 200.000 FCFA à 150.000 FCFA et d’autres de 150.000 FCFA à 100.000 FCFA ». Ils ajoutaient que celles-ci variaient d’un agent à un autre.
Il n’en fallait pas plus pour accuser les autorités universitaires d’avoir détourné des sommes qui devaient servir au versement desdites primes.

Mais, selon une source indépendante contactée par « connection ivoirienne », il n’en est rien, aucun sou n’a été détourné. Pour cette source au parfum de ce dossier, cette grève tient son origine d’un déficit d’information entretenu volontairement par les syndicats qui, pour certains, ont vite cédé à une certaine manipulation. Puis notre interlocuteur d’ajouter qu’en vérité, l’enveloppe consacrée aux primes a été réduite de moitié passant de 800 millions de FCFA à 400 millions. Cette coupe dans le budget qui est une directive du gouvernement ne frappe pas que l’institution universitaire.

Face à cette réalité, le président de l’Université Houphouët-Boigny, le professeur Abou Karamoko, a dû définir des critères objectifs pour une meilleure attribution de ces primes. Mais avant, il en a informé les syndicats qui ont rejeté en bloc la mesure. Il s’agissait dans un premier temps de l’instauration d’un cahier de pointage pour que ceux qui sont assidus au travail bénéficient au mieux de la prime. Cette mesure rejetée, le président a dû opter pour un plan B qui consistait à l’attribution de la prime au prorata de la note obtenue par chaque agent, note allant de 0 à 5 et attribuée par le supérieur hiérarchique. Le tout en fonction de l’enveloppe de 400 millions CFA disponible.
C’est à l’application de cette mesure que les primes ont connu une modification chez les agents qui n’ont pas touché l’argent qu’ils percevaient auparavant. Dans tous les cas, avance notre source, la présidence de l’université a privilégié la dimension humaine au détriment de l’argument économique. Sinon, certains agents ayant obtenu de mauvaises notes, se retrouveraient sans primes. Il regrette même encore que les agents n’aient pas privilégié la voie de la négociation en optant pour celle de la violence. Sur le campus, des témoignages révèlent que le président de l’université a échappé à un lynchage et doit son salut à la dextérité de son chauffeur.

Ces dernières heures, les syndicats qui se sont rendu compte de leur erreur, se prépareraient à présenter des excuses et leur assemblée générale devrait définir de nouveaux critères à présenter à la présidence dans les prochaines heures. Sur le campus, connectionivoirienne a constaté un fonctionnement normal de l’université après les heurts de mercredi.

SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr

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