Sur les traces de Jean Kacou Diagou en Côte-d’Ivoire, un bâtisseur-visionnaire porté vers le Beau

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Afrikipresse

Les voies insondables de Dieu ont conduit, car tel était son destin, l’ancien séminariste au cœur du monde de la finance et des affaires. L’esprit d’entreprise, la direction d’un grand Groupe et la finance, qui nous renvoient à l’image négative des « marchands du temple », sont-ils incompatibles avec une spiritualité qui invite au partage ? Dans l’esprit de Jean Kacou Diagou, bien au contraire, l’esprit entrepreneurial se nourrit d’un profond humanisme qu’il alimente en retour.

Sa réussite et son sens des responsabilités font que Jean Kacou Diagou est certes un « bâtisseur », le fondateur d’un grand Groupe comme NSIA, mais aussi un « visionnaire » au service de l’humain, de son pays et de l’Afrique. Pour lui, l’économie n’est pas une fin en soi, mais un moyen qui permet de servir son prochain. Il y a chez Jean Kacou Diagou cet esprit que l’on retrouve chez les grands « capitaines d’industrie » américains comme Bill Gates, le fondateur de Microsoft, qui s’est reconverti dans l’humanitaire.

[ Le « bâtisseur »]

Né en 1946 à Abidjan, sa formation académique et ses ambitions prédestinaient Jean Kacou Diagou à un rôle d’envergure. Après une Maitrise en économie obtenue à l’université d’Abidjan-Cocody, il s’envole pour le CNAM à Paris, où il obtiendra un diplôme de spécialité en Assurances. Fort de cette solide formation, le futur patron des patrons ivoiriens et africains intègre AXA pour l’Afrique. Ses premiers pas en entreprise révèlent tout le potentiel conquérant et gagneur de cet assureur-né.

Ses résultats à la tête du Groupe Nouvelle société internationale d’assurance (NSIA), qu’il crée en 1995, font de lui une référence mondiale en matière de réussite économique. Sous sa direction, NSIA connaît une progression fulgurante. En 2006, NSIA Groupe rachète la BIAO et devient le précurseur du couple Banque-Assurance en Côte d’Ivoire.

Présent dans 12 pays d’Afrique, le Groupe compte aujourd’hui 25 filiales et réalise, en 2015, un chiffre d’affaires cumulé de 211 milliards de Fcfa. En 2015, il fait rentrer la Banque nationale du Canada (BNC) et Amethis Finance dans le capital de NSIA pour un peu plus de100 millions d’Euros.

Sa très grande rigueur professionnelle le conduit à vouloir sans cesse améliorer la qualité du service rendu à ses clients.

[Une dimension internationale]

Reconnu par ses pairs, Jean Kacou Diagou est porté, en 2005, à la tête de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI). Il accomplira deux mandats de 3 ans et 2 reconductions exceptionnelles à la demande du Conseil d’administration, avant d’être autorisé à se retirer, comme il le souhaitait, pour laisser la place aux plus jeunes et se consacrer à son groupe. Son passage est marqué en outre par la construction de la Maison de l’Entreprise à Abidjan.

Élu président de la Fédération des Organisations patronales de l’Afrique de l’Ouest (FOPAO), en septembre 2010, il s’est donné le temps de partager sa culture entrepreneuriale avec ses pairs de la sous-région. Il dirigera également les destinées de l’organisation des assurances (OAA) et de la fédération des sociétés d’assurance de droit national africain (FANAF) de 1990 à 1996.

Mais, bâtir un Groupe important comme NSIA, faire fortune, devenir le « patron des patrons » ivoiriens, puis africains, est-ce suffisant pour Jean Kacou Diagou ?

Non, car au-delà du « bâtisseur », il y a le « visionnaire », celui qui voit l’avenir de son pays, de l’Afrique, à travers le rôle que peut jouer le secteur privé dans le progrès social, la consolidation de l’unité nationale et de la paix.

[Le « visionnaire »]

Sous la conduite de son président, NSIA se présence comme l’un des porte-étendards du secteur privé qui ambitionne de servir de moteur au développement économique de l’Afrique. L’entreprise doit en effet se développer, au-delà des contraintes qui sont les siennes et que lui impose les lois du marché, se développer sur des valeurs de partage et un projet patriotique.

Son ambition : diffuser la culture entrepreneuriale afin de construire un secteur privé performant, qui, dans un esprit collaboratif avec l’État , sera le levier d’une économie nationale forte. Comment avancer sur les chemins de l’émergence, lutter contre la pauvreté, faire face aux grands défis que doit relever la Côte d’Ivoire sans une économie forte et une action volontariste de l’État qui accompagne cet esprit entrepreneurial , marqueur fort de l’identité des générations nouvelles et d’une Afrique en marche ?

Ce père de famille de 5 enfants rêve grand pour son pays qu’il veut hisser au rang des grandes nations développées.

Pour Jean Kacou Diagou, le rôle de l’État est essentiel : un grand pays doit marcher sur ses deux « jambes », l’État régalien, l’État -stratège, qui crée les conditions (cadre juridique et fiscal, climat) favorables à l’épanouissement de l’esprit entrepreneurial, et l’entreprise, créatrice de valeur ajoutée et d’emplois.

Les « tigres asiatiques », comme la Corée du Sud, connaissent une formidable réussite à travers cette alliance nécessaire entre les pouvoirs publics et le secteur privé.

Pour Jean Kacou Diagou, l’État doit aussi être un Etat-protecteur, capable de créer les conditions d’une croissance inclusive et protéger les plus faibles.

[ Nous ne faillirons pas ]

Voilà ce que dit Jean Kacou Diagou à ses compatriotes : « Nous ne faillirons pas parce que nous avons l’obligation de laisser à nos enfants et à nos petits enfants, une Côte d’Ivoire où il fait bon vivre, Ainsi, nous pourrions être fiers d’avoir tracé les voies à une Côte d’Ivoire grande, performante, dynamique et en perpétuel défi du meilleur. C’est l’ambition, peut être le rêve, que je vous propose de partager avec moi. »

L’entrepreneur parle d’économie, le citoyen, d’une économie au service d’une destinée commune, d’un rêve, mais un rêve qui se nourrit à la fois des réalités palpables de l’économie et de l’action de l’État. Vivre l’entreprise, c’est aussi vivre la citoyenneté.

[ Au-delà d’une réussite professionnelle et sociale ]

Comparé pour ses performances impressionnantes à « L’homme qui valait 3 milliards de dollars », dans la série télévisée américaine de science-fiction diffusée sur les écrans de la télévision nationale dans les années 80, le PDG de NSIA Groupe est classé 2ème Ivoirien dans la liste des Africains francophones les plus riches selon le classement 2015 du groupe de presse Forbes. Sa fortune est estimée à 405 millions de dollars, soit 246 milliards de Fcfa, après celle de Jean Louis Billon évaluée à 410 millions de dollars (253 milliards de Fcfa). Cette fortune est le signe évident d’une réussite professionnelle.

Jean Kacou Diagou donne, à qui veut les entendre, les 3 principes qui lui ont permis de réussir et de faire fortune : 1. Le travail 2. Encore le travail 3. Toujours le travail. À l’image du Nigérian Dangote, qui a mis 30 ans pour bâtir son empire, Jean Kacou Diagou considère que beaucoup de jeunes entrepreneurs veulent tout, tout de suite, sans travailler. Il faut ajouter, pour réussir, l’esprit de sacrifice. Créer son entreprise, la développer, demande beaucoup de sacrifices.

Pour sa réussite professionnelle, les services rendus à ses pairs et à la nation, le PDG de NSIA Groupe mérite bien ses grades de Commandeur de l’Ordre national et Officier de l’Ordre du mérite de Côte d’Ivoire.

[ La quête du beau et de la spiritualité ]

Passionné d’art, de musique religieuse, auteur-compositeur, Jean Kacou Diagou ne dissocie pas, chez lui, cette quête de la spiritualité et du Beau de son action comme chef d’entreprise, et de son rôle comme citoyen ou comme père de famille. Pour lui, la culture et le Beau nous rassemblent et élargissent notre vision du monde. La musique religieuse apaise l’âme. Parce qu’elle véhicule une grande dignité, cette musique exerce une influence forte dans la vie de Jean Kacou Diagou.

Alice Ouédraogo

(Re)Lire >> Côte d’Ivoire-Portrait de Janine Kacou Diagou, une femme qui s’affirme et imprime sa légitimité

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