Côte d’Ivoire: Ouattara jure sa volonté de « traquer » les sociétés d’agro-business

Manuella YAPI

Le président ivoirien, Alassane Ouattara, a exprimé lundi à Abidjan sa volonté de « traquer jusqu’au dernier FCFA » les sociétés d’agro-business, dont les activités consistent globalement à proposer des investissements dans l’exploitation agricole avec des taux d’intérêt allant jusqu’à 300%, ajoutant que le gèle de leurs comptes vise à « protéger » les 36.000 souscripteurs, lors de son discours à l’occasion de la fête du travail.

« Je voudrais donner l’assurance que nous traiterons cette question avec beaucoup de fermeté (…). Nous allons traquer tous ces gens jusqu’au dernier FCFA: que ce soit en numéraire, en investissement, dans les immeubles, dans les maisons », a affirmé M. Ouattara, face aux travailleurs réunis au palais présidentiel.

Il a ajouté avoir « donné instruction au ministre de la Justice que tous les notaires fassent un compte-rendu de tout ce qu’ils possèdent aux noms » des responsables de ces sociétés, dans l’objectif de « récupérer (leurs) biens » pour les « restituer » aux Ivoiriens qui ont adhéré à ce système.

Selon Alassane Ouattara, promettre « 4 millions FCFA » en trois mois pour un investissement d’ »un million FCFA » relève « de la sorcellerie ou du miracle », relevant que « d’autres pays » ont été confrontés à ces « difficultés », dont le Bénin qui « a eu à faire face à plus de 300 milliards FCFA d’escroquerie de ce genre ».

Après avoir appelé les Ivoiriens à la « vigilance » concernant les 28 sociétés d’agro-business avant de les mettre sous surveillance mi-janvier, le gouvernement ivoirien a décidé de geler les comptes de ces entreprises.

« Si le gouvernement n’avait pas pris cette décision, ce sont des centaines de milliers d’Ivoiriens qui auraient eu des problèmes », a commenté M. Ouattara, insistant sur le devoir de « protection » des autorités envers les populations.

Invités à se faire enregistrer pour leur remboursement « sur la base des fonds disponibles », à savoir plus de 22 milliards de FCFA pour plus de 66 milliards investis, des souscripteurs ont plusieurs fois manifesté dans les rues d’Abidjan pour réclamer le paiement de leurs retours sur investissements (RSI) promis par ces sociétés, arguant ne pas avoir « signé de contrat avec l’Etat » de Côte d’Ivoire.

MYA

Alerte info/Connectionivoirienne.net

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