A Abidjan en Côte-d’Ivoire, le festival Femua évite de justesse la catastrophe

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A’salfo, leader des Magic System, tente de calmer la foule lors du Femua, du 25 au 30 avril 2017, à Abidjan. CRÉDITS : STÉPHANIE BINET

Le Femua s’est terminé dans la nuit de dimanche à lundi, à Adiaké, dans un espace plus ouvert et plus adapté. Avec beaucoup de sang-froid, l’édition 2017, qui a été un succès artistique avec, entre autres, les performances de Salif Keïta, de Tiken Jah Fakoly et du groupe zouglou Révolution, a évité de peu la catastrophe. Et ouvert la voie d’une nouvelle décennie de concerts.

Bousculades et évanouissements
Samedi 29 avril, le festival a certainement vécu l’une des soirées les plus intenses et les plus compliquées de ses dix années d’existence. Trois poids lourds du rap et du reggae – le groupe abidjanais qui monte, Kiff No Beat, le Français Black M et l’icône du reggae africain, Tiken Jah Fakoly – étaient programmés sur la scène installée au bout d’une rue de 600 mètres de long sur 75 mètres de large. Dans ce corridor, qui aurait pu très vite se transformer en couloir de la mort, s’étaient réunis entre 30 000 et 40 000 spectateurs venus non plus du seul quartier d’Anoumabo mais aussi d’Abobo ou d’Adjamé.

 

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Dès le début du concert, A’salfo, qui s’était débarrassé de sa cravate et de sa veste de commissaire général, a escaladé les piliers d’une église adjacente pour essayer lui-même de calmer les jeunes… en vain. Une fois sur scène, après avoir demandé à Black M d’arrêter pour la deuxième fois son show et à la télé ivoirienne, la RTI, d’interrompre sa retransmission, il a tenté un dernier discours en glissant quelques mots de nouchi, l’argot ivoirien :

« Hé les gars ! Est-ce que vous pouvez m’écouter une minute ? Si ce festival a existé pendant dix ans, c’est parce que vous l’avez voulu. Si le Femua avait commencé comme ça, il n’y aurait pas eu de dixième anniversaire. Vous êtes restés disciplinés pendant neuf ans et cela nous a donné le courage de continuer. Nous avons commencé cette édition il y a cinq jours, il nous reste deux heures et vous voulez tout gâter ? Est-ce que vous êtes d’accord avec ça ? Non ? Alors chacun va faire un effort. Nous allons faire voler le drone vidéo jusqu’à la fin de la rue : si chacun de vous fait trois pas en arrière, le problème peut être résolu. C’est la dernière fois que je monte sur scène, si personne ne recule, on arrête tout et on éteint les lumières… Il ne reste que deux heures, Black M va terminer son concert et après lui Tiken Jah Fakoly. »

LeMonde
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