Le marché ivoirien de l’assurance est en plein dynamisme. C’est ce qui ressort de l’Assemblée générale de l’Association des sociétés d’assurances de Côte d’Ivoire (Asa-Ci) tenue jeudi au siège de l’institution à Abidjan-Cocody. Il ressort, en effet, des statistiques livrées par le président de l’Asa-Ci, M. Roger Eugène Boa Johnson, que le chiffre d’affaires global du marché de l’exercice 2016, a connu une hausse de 8,6% par rapport à l’exercice antérieur. Il s’élève à 302 milliards 935 millions de Fcfa contre 278 milliards 882 millions Fcfa réalisés en 2015, soit une augmentation en valeur absolue de plus de 24 milliards de Fcfa.
De façon sectorielle, ce chiffre d’affaires laisse apparaître une nette progression de l’assurance vie, qui représente désormais 44% du marché, se rapprochant progressivement de l’Assurance Non Vie créditée de 56% de part de ce marché toujours de loin les plus animé et le premier de la zone Cima (Conférence interafricaine des marchés d’assurance).
Pour l’Assurance Non Vie, le chiffre d’affaires est de 169, 4 milliards Fcfa, en hausse de 6,1% par rapport à 159,6 milliards en 2015. Cette variation s’explique principalement par la progression de la banche Automobile (+12,1%) qui porte ce secteur.
Quant à l’Assurance Vie, le chiffre d’affaires s’établit à 133,5 milliards Fcfa par rapport à 119 milliards 196 millions de Fcfa en 2015, soit une progression de 12,0%. Cette progression, a relevé M. Boa Johnson, est essentiellement portée par les contrats d’épargne qui tirent le marché de l’assurance Vie.
On enregistre également une hausse des prestations payées au cours de l’exercice 2016. Celles-ci s’élèvent globalement à 154 milliards 433 millions Fcfa contre 150 milliards 876 millions de Fcfa en 2015, soit une augmentation de 2,3% et 51,0% du chiffre d’affaires du marché.
Le bilan esquissé par le président de l’Asa-Ci est donc satisfaisant, le marché des assurances ayant enregistré une progression légèrement supérieure au taux de progression du Pib qui est de 7.9%. « Le marché ivoirien a du potentiel sur certaines branches notamment la santé, l’automobile et la branche transport. Nous devons les valoriser par des mesures rigoureuses et une solidarité du marché pour les transformer en chiffre d’affaires », a relevé M. Boa Johnson.
Ce marché fait face toutefois à un certain nombre de problèmes qui pénalisent sa croissance. « Nous les avons identifiés et nous devons les adresser soit entre nous assureurs, soit avec l’aide de la tutelle », a ajouté M. Boa Johnson. Au nombre de ces problèmes, révélera le président de l’Asa-Ci, figure la réforme de la Cnps (Caisse nationale de prévoyance sociale), qui aura un impact sur les sociétés d’assurance-vie.
« La Cnps a en projet de s’investir dans l’assurance santé, et dans l’assurance par capitalisation (retraites complémentaires) qui étaient jusqu’ici du ressort des sociétés d’assurance vie. Si ce projet aboutissait, ce serait une grande perte pour les compagnies d’assurance, du fait que la Cnps a derrière elle la puissance publique. Nous avons bon espoir toutefois, de parvenir à un accord qui prenne en compte les intérêts de la Cnps et ceux des sociétés d’assurance », a souligné le patron des assureurs lors du point-presse qui a suivi.
« Nous devons améliorer le règlement des sinistres surtout en automobile si nous voulons renforcer notre crédibilité vis à vis de nos assurés et de la population », a également plaidé le président de l’Asa-Ci, pour qui la grande difficulté reste l’automobile et, surtout, le corporel. « Notre marché payse cependant des sinistres majeurs. Il y a eu le sinistre de la parfumerie Gandhour, le plus gros sinistre de la Zone Cima qui a été entièrement payé par le marché, de même que le sinistre Orca, qui s’élevait à 7 milliards Fcfa.
Au nombre des mauvaises nouvelles, il y a la mise sous administration provisoire de deux compagnies d’assurance. Pourquoi ? « Sans doute le régulateur communautaire, qui délivre les agréments, s’est-il aperçu que ces deux compagnies ne respectaient pas les ratios prudentiels, s’est risqué M. Boa Johnson. Mais, il ne s’agit pas d’un retrait d’agrément.
La mise sous administration provisoire est un processus qui peut déboucher, soit sur une recapitalisation de la société, soit sur un retrait d’agrément si les conditions exigées par le régulateur ne sont pas remplies à temps ».
Valentin Mbougueng
Fraternité Matin
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