Côte-d’Ivoire: Rencontre entre ex-mutins et dignitaires musulmans à Bouaké « retard de paiement de primes »

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En Côte d’Ivoire, une délégation de hauts dignitaires musulmans s’est rendue à Bouaké dans le nord du pays pour rencontrer les anciens mutins qui s’étaient soulevés en janvier. A la tête de cette mission de bons offices, le très respecté Cheick Boikary Fofana, président du Conseil supérieur des imams.

Une centaine de soldats étaient présents à cette rencontre, alors que 8500 d’entre eux attendent le versement de 12 millions de francs CFA promis par l’Etat.

D’après plusieurs sources, la rencontre entre les imams et les mutins a été pour le moins houleuse. Selon des soldats interrogés, le dialogue s’est crispé sur la question des 12 millions de francs CFA. En janvier, les ex-mutins en avaient touché 5 millions, mais après une situation financière délicate, un accord avait été négocié avec l’Etat pour suspendre les versements pendant trois mois. Les militaires attendent donc une nouvelle enveloppe en mai 2017.

« Les imams nous ont dit que ces versements avaient créé des remue-ménages, que tout le monde voulait de l’argent maintenant, qu’on devait patienter et rester sereins », explique un représentant des ex-mutins.

Les militaires craignent un nouveau retard de paiement

Les religieux ont également mentionné les jeux de la Francophonie de juillet que l’Etat voudrait bien voir se dérouler sans accroc. Selon un soldat, le message des imams n’est pas clair. Pour lui, sans le dire directement, les dignitaires musulmans essaient de les préparer à un nouveau retard de paiement. « Certains d’entre nous sont à bout de nerfs. Nous avons tenu parole et accepté un retard. Chacun doit respecter sa part de l’accord maintenant », confie un sous-officier.

Un témoin confirme la colère des militaires qui ont même écourté la rencontre. Une situation tendue qu’essaie de tempérer un autre représentant des soldats : « Les imams veulent que l’on reste calmes et républicains. Beaucoup de rumeurs circulent comme quoi on serait prêts à se soulever, mais nous n’avons rien contre le pouvoir. Il faut rester calmes, et attendre le mois prochain ».

RFI

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