Le procès de Blaise Compaoré renvoyé, rendez-vous le 4 mai

ccolades, sourires esquissés entre Luc-Adolphe Tiao, le dernier premier ministre de Blaise Compaoré, et Gilbert Diendéré, l’ancien chef d’état-major particulier de l’ex-président du Burkina Faso. Les retrouvailles sont chaleureuses. La présence du général Diendéré, jeudi matin 27 avril, à l’ouverture du procès sur la répression de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, surprend la foule qui s’est massée au palais de justice de Ouagadougou. Que fait-il sur la première rangée du banc des accusés ?

Gilbert Diendéré est présent en tant que témoin. Mais son incarcération à la Maison d’arrêt et de correction des armées (MACA) pour son inculpation dans l’affaire du coup d’Etat manqué de septembre 2015 contraint la sécurité pénitentiaire à le placer parmi les accusés. Il s’agit de sa première apparition publique depuis son incarcération. Tête haute et sourire clairement affiché, il échange les poignées de main avec les anciens ministres du gouvernement de Luc-Adolphe Tiao inculpés. Son voisin à la MACA, Djibril Bassolé, l’ancien chef de la diplomatie, dont l’état de santé inquiète ses proches, est assis à sa gauche. Les accusés sont détendus. Ce sont les retrouvailles des anciens.

« Blaise Compaoré ? » « Blaise Compaoré ? »

Aux Burkina le néo-ivoirien Blaise Compaoré aux abonnés absents à son procès

À partir du 27 avril, la Haute Cour de justice jugera Blaise Compaoré et trente et un de ses anciens ministres pour les crimes qui auraient émaillé la chute de son régime. Mais l’ex-chef de l’État ne sera pas dans le box.

Par Benjamin Roger (JA)

S’il a toujours fait mine de ne pas s’en soucier, il ne pouvait ignorer que ce jour finirait par arriver. Chassé du pouvoir le 31 octobre 2014 par des milliers de compatriotes survoltés, lassés de ses vingt-sept années de règne et excédés par sa tentative de modification de la Constitution, Blaise Compaoré savait qu’il aurait, tôt ou tard, à rendre des comptes à la justice de son pays.

À partir du 27 avril, c’est néanmoins par contumace que l’ancien président burkinabè, exilé en Côte d’Ivoire, sera jugé par la Haute Cour de justice, à Ouagadougou. Malgré son absence, il devra répondre de la répression meurtrière de l’insurrection populaire qui l’avait contraint à quitter précipitamment le palais de Kosyam.

Sur le banc des accusés

Avec 31 membres de son dernier gouvernement, Blaise Compaoré – qui était aussi ministre de la Défense – est poursuivi pour complicité d’homicide volontaire et coups et blessures volontaires. Tous encourent jusqu’à vingt ans de réclusion, voire la peine capitale, même si celle-ci n’est plus appliquée depuis longtemps.

Les faits qui leur sont collectivement reprochés remontent à plus de deux ans et demi. Fin octobre 2014, la tension est à son comble dans les rues de Ouagadougou, alors que Compaoré a confirmé son intention de modifier l’article 37 de la Constitution pour pouvoir briguer un troisième mandat.

Le 28 octobre, deux jours avant le vote de l’Assemblée nationale censé entériner ce projet, son Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, convoque une réunion spéciale consacrée au maintien de l’ordre public durant cette journée qui s’annonce particulièrement tendue. Sont présents, parmi d’autres, Jérôme Bougouma, le ministre de la Sécurité, Honoré Nabéré Traoré, le chef d’état-major des armées, Tuandaba Coulibaly, le chef d’état-major de la gendarmerie, Lazare Tarpaga, le directeur général de la police nationale, ou encore Gilbert Diendéré, le chef d’état-major particulier et bras droit de Blaise Compaoré.

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