Lu pour vous
Le 30 Avril 1990, à l’issue de maints sacrifices et de luttes épiques, nous avions réussi à arracher le pluralisme politique et syndical à Houphouët-Boigny. Depuis lors, cet important tournant de notre vie est-il célébré à chaque date anniversaire. Mais avec le temps et le contexte qui est actuellement le nôtre, j’estime que cette célébration est un non-sens à la fois politique et moral :
1-
NON-SENS POLITIQUE :
Les héritiers d’Houphouët-Boigny ayant réussi par des manœuvres et pratiques diverses y compris la rébellion, à récupérer ce que nous leur avions arraché en 1990, le paysage politique de notre pays est devenu outrageusement monocolore. Privée de financement, ses cadres les plus méritants et ayant une réelle implantation locale en prison ou en exil, l’opposition Ivoiriennes est devenue quasi-inexistante. À cela s’ajoutent les diverses restrictions des libertés syndicales et d’expression de la presse. Célébrer précisément «la liberté » dans ces conditions est de ce fait un cache-sexe. Je dirais même une prime à la dictature de Dramane.
2- NON-SENS MORAL :
L’initiateur principal de nos luttes des années 90 et des « gains démocratiques» obtenus est aujourd’hui en prison. Sa famille, ses principaux collaborateurs et compagnons sont en exil pour les plus « chanceux », ou croupissent dans les Goulags et autres Camps Boiro du régime. Célébrer «la liberté » est de ce fait moralement incompréhensible. Je dirais même qu’il s’agirait d’une insulte faite aux familles car cela équivaudrait à couvrir leurs cris de détresse, pleures et complaintes de nos flonflons, nos youyous de joies et autres tintamarres de réjouissance. D’ailleurs, de façon plus philosophique, célèbre-t-on ce qui n’existe pas ?
3- QUE FAIRE ?
Il faut remplacer «la fête de la liberté » par une journée de deuil et de recueillement. Le 11 Avril me semble plus adapté. Ce serait alors l’occasion pour nous de faire le point et faire vivre « La mort de nos libertés ». Tous les événements commencés depuis décembre 2002 début de la rébellion et achevés le mardi 29 novembre 2011 par la déportation du pdt Laurent Gbagbo à la Haye seraient passés en revue. De telles commémorations, permettraient de rappeler au monde entier le triste visage haineux du régime de Dramane et de rendre hommage à tous ces milliers de victimes Ivoiriennes qui n’ont hélas pas droit aux attentions de la république.
KK
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