(Agence Ecofin) – Le FMI a rendu public les conclusions des discussions menées avec les autorités ivoiriennes, dans le cadre de la première revue du programme triennal économique et financier appuyé par un accord au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) et le Mécanisme élargi de crédit (MEDC). La mission conduite par M. Ghura a séjourné à Abidjan du 22 mars au 6 avril 2017.
Pour le FMI, « les événements récents et les chocs extérieurs qui ont affecté la Côte d’Ivoire requièrent une révision des projections économiques et budgétaires pour 2017 ». Cette recommandation de l’institution de Bretton Woods s’explique essentiellement par le fait que la chute de plus de 35% des cours mondiaux du cacao a diminué les revenus d’exportation et les recettes budgétaires du pays. De plus, la remontée des cours du pétrole a réduit la base taxable sur les carburants. Quand, d’un autre coté, des revendications sociales ont donné lieu à des dépenses budgétaires supplémentaires.
Toutefois, la mission relève que « la croissance économique devrait rester forte en 2017 ». Donnant ainsi lieu à la conclusion un accord « ad referendum » sous réserve de son approbation par la direction du FMI et son Conseil d’administration en juin 2017. Les détails de cet accord n’ont cependant pas encore été rendus publics.
Pour l’institution de Bretton Woods, « les performances réalisées dans le cadre du programme appuyé par le FMI ont été bonnes en 2016. D’après les estimations préliminaires, la croissance économique a atteint environ 8% l’année passée, et ce malgré les effets de la sécheresse ». Le déficit du compte courant extérieur est, quant à lui, resté à un niveau bas (environ 1% du PIB).
Par ailleurs, le FMI note que l’inflation a été contenue autour de 1%, bénéficiant de la stabilité des prix de la région UEMOA. « Le déficit budgétaire de 4% du PIB, est en ligne avec les objectifs du programme, car certains manques à gagner sur les recettes fiscales ont été presque entièrement compensés par une réduction des investissements publics non prioritaires » révèle l’institution.
Aussi, tout en s’accordant sur la nécessité de « répondre aux récents chocs négatifs » en vue de maintenir la croissance, tout en préservant la stabilité macroéconomique dans le contexte social actuel, les autorités ivoiriennes et le FMI ont décidé de la poursuite d’une série de mesures.
Il s’agit notamment de la « poursuite les réformes structurelles nécessaires à une croissance tirée par le secteur privé ». Mais aussi, de continuer les efforts visant à une meilleure mobilisation des recettes nationales.
Pour rappel, le Conseil d’administration du FMI a approuvé, en décembre 2016, deux accords triennaux au titre de la FEC et du MEDC en faveur de la Côte d’Ivoire, d’un montant total équivalant à 487,8 millions de Droits de tirage spéciaux (environ 658,9 millions $, soit 75 % de la quote-part de la Côte d’Ivoire) à l’appui du programme de réformes économiques et financières du pays. Aussi, en vue de combler le manque à gagner découlant de la chute des cours mondiaux du cacao (qui pèse pour environ 15% du PIB et 40% des recettes d’exportation du pays), le gouvernement ivoirien a décidé de solliciter, auprès du FMI, un appui budgétaire supplémentaire dans le cadre de son budget 2017.
B.K
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