Déclaration après son acquittement –
L’Organisation des Femmes du Font populaire Ivoirien (OFFPI) a appris avec satisfaction le mardi 28 mars 2017, que l’ex-Première Dame, Simone Ehivet Gbagbo, détenue depuis le 11 Avril 2011, a été déclarée non coupable par la Cour d’assises d’Abidjan, devant laquelle elle comparaissait pour la seconde fois. Pour rappel, il faut le noter, c’est la deuxième fois que la camarade Simone Gbagbo, détenue depuis déjà six ans par le pouvoir en place, est traduite devant la Cour d’assises d’Abidjan.
L’OFFPI note, qu’aussi bien lors du premier procès qu’au cours de celui qui vient de s’achever par l’acquittement, ni l’accusation, ni les représentants des victimes, ni les témoins n’ont pu apporter la moindre preuve des chefs d’accusation imputés à l’illustre prévenue.
L’OFFPI relève par ailleurs plusieurs entorses à la loi observées au cours des deux procès, notamment le fait que la loi qui a servi à juger les faits date de 2015 alors que les supposés crimes poursuivis, eux, remontent à 2011. Violant ainsi le grand principe de la non-rétroactivité des Lois. De même, le principe sacro-saint en droit pénal, qui veut que le doute profite à l’accusé, a été constamment violé.
L’OFFPI félicite et encourage la camarade Simone Ehivet Gbagbo qui affronte ces épreuves avec dignité, face au pouvoir de monsieur Alassane Dramane Ouattara qui n’a pour seuls modes de gouvernance que la violence, l’emprisonnement, l’intimidation.
L’OFFPI salue la décision courageuse et historique de la Cour, qui acquitte la camarade Simone Ehivet Gbagbo des crimes de guerre et crimes contre l’humanité qui lui sont injustement imputés, alors que les vrais auteurs des crimes commis au cours de la longue crise ivoirienne de 2002 à 2011, sont connus de tous.
L’OFFPI invite la justice ivoirienne à reconsidérer la décision de la Cour d’assises qui a condamné l’ex-Première Dame à 20 ans, au regard des différents vices qui ont entaché ces assises, et demande la libération pure et simple de la camarade Simone Ehivet Gbagbo.
L’OFFPI exprime son soutien et sa solidarité à la camarade Simone Ehivet Gbagbo dans cette détention injuste et injustifiée que lui impose le pouvoir de monsieur Alassane Dramane Ouattara.
L’OFFPI invite le pouvoir de monsieur Alassane Dramane Ouattara à libérer également les nombreux prisonniers politiques qui croupissent dans les prisons ivoiriennes et autres lieux illicites de détention, depuis des années, sans jugement, et parfois sans inculpation.
Enfin l’OFFPI interpelle encore une fois les hommes de loi, les Ong chargées des droits de l’homme, les chancelleries, à briser enfin le silence sur les violations quotidiennes des droits de l’homme et des lois en Côte d’Ivoire.
Fait à Abidjan, le 04 Avril 2017
Pour l’OFFPI
La Secrétaire nationale
L’honorable Marie Odette Lorougnon
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