La réponse à la question soulevée par le président de l’Assemblée nationale, Guillaume Kigbafori Soro, Méambly Tié Évariste Édouard, le président du groupe parlementaire « Agir pour le peuple », et l’ex-ministre Alain Lobognon, député de Fresco, sur la réconciliation nationale et la cohésion sociale, intéresse plus d’un observateur. On se demande alors quelles sont les chances de succès de cette entreprise au regard de la situation socio-politique ivoirienne.
C’est Évariste Méambly, également président du Conseil régional du Guémon, qui, parmi les députés, engage le premier le combat officiellement. Après des sorties dans la presse, il est allé partager sa vision avec le président Guillaume Soro, le mercredi 29 mars 2017, au cours d’une rencontre à l’Assemblée nationale, au Plateau. Le député de Facobly a dit à son hôte qu’il veut « œuvrer à la réconciliation véritable des Ivoiriens, travailler au renforcement de la démocratie dans le pays, faire en sorte que la cohésion sociale soit une réalité, faire la promotion des droits humains, vulgariser les actions publiques, promouvoir le dialogue et le Vivre-ensemble, soumettre un projet de loi d’amnistie générale à l’Assemblée nationale pour tous les acteurs de la crise post-électorale qui débouchera sur la libération de tous les prisonniers politiques, le retour des exilés politiques du Togo, du Benin, du Ghana, etc. la libération de l’ex-président Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé ». En outre, selon lui, « cette loi d’amnistie peut rassurer les pro-Ouattara qui pourraient être poursuivis demain ».
Selon nos sources, M. Soro a pris acte de cette vision, annonçant qu’il placera son mandat sous le signe du pardon et de la réconciliation nationale. D’ailleurs, dans son discours solennel, au perchoir, le lundi 3 avril 2017, à l’ouverture de la première session de l’année 2017 de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro a affiché sa volonté ferme de mettre fin aux antagonismes au sein de la population ivoirienne en se penchant sérieusement sur la question de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale. Un engagement du reste salutaire, au regard de la situation socio-politique actuelle de la Côte d’Ivoire. On le voit, avec les grèves d’enseignants, d’élèves et étudiants, l’affaire de l’agrobusiness, la situation délicate du producteurs de cacao, les mutineries successives dans l’armée, les scandales qui éclatent presque toutes les semaines, le pays évolue, malgré l’embellie économique et infrastructurelle, vers des blocages qui pourraient avoir des conséquences désastreuses.
Et, c’est à juste titre, que des députés ont apporté, après l’ouverture de la session parlementaire, leur soutien à ces initiatives de réconciliation nationale. Alain Lobognon, le député-maire de Fresco, a indiqué, sur facebook, mercredi, qu’il jouera sa partition, dans la droite ligne de la volonté exprimée par Soro Guillaume. « Sans attendre aucune leçon de patriotisme de la part des opposants à la paix en Côte d’Ivoire, je jouerai entièrement ma partition dans cette Assemblée nationale qui devra s’approprier les recommandations pertinentes de son président qui a appelé, dans son discours d’ouverture de la session nouvelle, les Ivoiriens à oser le pardon et la réconciliation. J’oserai tant que mon Dieu, celui d’Abraham et de Jacob, me donne le souffle de vie », a martelé Alain Lobognon.
Ces initiatives de paix et de réconciliation ont-elles des chances d’aboutir dans un pays profondément divisé ? Les opposants à ces projets pourront-ils être convaincus ? Autant de questions qui effleurent les esprits. « Au-delà de tout, le pardon c’est principalement la guérison des blessures du cœur, une hygiène intérieure par laquelle nous retrouvons la liberté d’aimer en nous débarrassant du poison de la haine et en évitant de laisser cette haine s’accumuler dangereusement en nous. En définitive, le pardon, c’est l’acceptation mutuelle de revivre ensemble en mettant fin aux causes et pratiques qui nous ont opposés et fait atrocement souffrir par le passé », a prononcé Guillaume Soro devant tous les députés réunis, y compris les 3 du Fpi, et de nombreuses personnalités de l’exécutif dont le Vice-président de la République, Daniel Kablan Duncan.
Pour sûr, la tâche ne s’annonce pas facile, pour autant, elle n’est pas impossible.
Source : Soir Info
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