Après avoir été questionné sur les agoras et la galaxie patriotique par l’accusation à l’ouverture de sa seconde et dernière journée de son court témoignage à la Haye, Évariste Yaké qui a mentionné être en désaccord avec « l’expression à chacun son français » qu’il a attribué à Blé Goudé.
Il a fait face au contre interrogatoire mené par son avocat Maitre Zoko Seri.
Le témoin à charge contre Gbagbo et Blé Goudé qui a rappelé n’avoir pas été en contact avec le dernier cité durant la campagne ni été au courant de son emploi du temps au même titre que ses relations antérieures à l’arrivée de Gbagbo au pouvoir avec Marcel Gossio, a été mis face à son témoignage du matin quand à l’expression « A chacun son français » et a expliqué les raisons de la mise en garde de Blé Goudé contre les assaillants.
S’il a attribué à Blé Goudé après avoir expliqué l’avoir vu à la télé, face à la défense, il a dans un premier temps réitéré son affirmation avant de la nuancer.
« À chacun son français », (la défense, ndlr) Pouvez-vous dire à cette chambre qui a prononcé cette phrase où et quand ? (le témoin, ndlr) J’ai dit que j’ai vu à la télévision ivoirienne Blé Goudé le dire, ça fait longtemps, je ne saurais vous donner ni la date, j’ai cru que c’est venu de Charles Blé Goudé. »
La défense l’interpellera alors sur le fait d’affirmer voir et après de croire voir avant de le questionner sur un autre sujet de désaccord, l’appel de méfiance lancé par Blé Goudé quant aux éventuels assaillants en amulettes. «Y’avait des attaques inopinées à Abidjan nuitamment, y’avait une certaine peur, personne n’osait sortir et suite à ça j’ai vu à la télévision l’appel de Blé Goudé» expliquera Yaké.
Après les éclaircissements sur les deux désaccords exprimés, la défense se penchera sur le parcours politique du témoin, de l’UDPCI en passant par le FPI et enfin, le RDR.
Le témoin affirmera avoir milité pour Guei sans pour autant avoir été encarté UDPCI puis avoir rejoint Gbagbo sous l’impulsion du ministre Lida Kouassi.
Yaké expliquera qu’il espérait tirer des dividendes d’une série de rencontres entre le ministre d’Etat et des amis investisseurs présentés à Abidjan à ce dernier pour affaire sans pour autant en donner plus de détails.
Parti en exil au Ghana le 22 avril 2011, celui qui expliquera avoir été victime d’une tentative d’assassinat à Man par des partisans d’Alassane Ouattara durant la campagne, indiquera avoir rejoint ce dernier à son retour au pays fin 2012.
Yaké indiquera avoir alors monté un mouvement «horizon 2020 », qu’il reconnaitra être un instrument de propagande pour Ouattara, sur les lignes politiques de ce dernier et dont les missions à l’intérieur seront financées par Hamed Bakayoko et le secrétaire général du RDR, Amadou Soumahoro.
Avant que ne sonne la pause déjeuner, Yaké sera questionné sur « Zasso dit «en global» ». Citant des déclarations faites au préalable au bureau du procureur, le témoin acquiescera avoir dit que le cité était d’abord avec le RDR puis qu’il avait «viré» grâce à l’argent que lui a, selon le témoin, donné Blé Goudé.
Enfin, en guise de dernière question, celui qui après la pause déjeuner a fait face à Maitre Altit, expliquera que Laurent Gbagbo n’est plus «son champion» du fait qu’il milite désormais au RDR.
A la reprise, l’avocat de Laurent tentera d’évaluer la crédibilité du témoin, en révélant que ce dernier avait un statut de suspect au moment des auditions avec le bureau du procureur à Abidjan auquel il aura répondu sans la présence d’un avocat.
À la fin de l’audience du jour, Evariste Yaké qui, pour poursuivre sur son parcours politique et sur interrogation de Maitre Altit, expliquera s’être présenté en indépendant aux dernières législatives, faute d’avoir été désigné par le RHDP dans lequel trône le RDR son parti. Il sera remercié par le juge président pour son témoignage entamé mardi et qui en principe a pris fin ce jour.
Le procès se poursuivra le 24 avril prochain avec le témoin 108.
Avec Koaci.com
Commentaires Facebook