En Côte-d’Ivoire Simone Gbagbo fait jubiler pro-Gbagbo et pro-Ouattara

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Sia Kambou/AFP

L’épilogue du procès en Assises de Simone Gbagbo ainsi que le début du témoignage à La Haye de Guiai Bi Poin constituent l’essentiel de notre revue de presse pour cette semaine. Bonne lecture chers internautes.

Par Abraham Kouasssi

A l’unanimité, la Cour d’Assises d’Abidjan a déclaré Simone Gbagbo non coupable des chefs d’accusation de crimes contre l’Humanité. Au regard des derniers verdicts rendus par la justice ivoirienne dans les procès impliquant les proches de Laurent Gbagbo, cette décision a surpris plus d’un en Côte d’Ivoire. C’est le cas de Soir Info. Le journal parle de véritable « coup de tonnerre au Palais de Justice ». Selon le quotidien indépendant, « Le verdict, tombé dans la soirée […] prononcé en l’absence de l’accusée » est « un véritable séisme qui a laissé pantois les quelques témoins de ‘’happy end’’, au regard du sévère réquisitoire du Procureur général, Aly Yéo, qui avait requis l’emprisonnement à vie ».

La Cour d’Assises d’Abidjan dribble tout le monde

Nord-Sud Quotidien de son côté croit savoir les raisons de cette décision. « Pourquoi Mme Gbagbo est acquittée », titre en manchette le journal dans son édition du mercredi 29 mars 2017. Ces raisons, c’est le Procureur général Aly Yéo, interrogé par le quotidien qui les livre. « Il s’agit d’un jury populaire, des personnes qui ne sont pas spécialistes du Droit. C’est leur émotion qui a été demandée. Peut-être ont-ils voulu donner un signal fort à la réconciliation », a expliqué le Procureur dans les colonnes de Nord-Sud Quotidien.

Proche de l’ancien président Laurent Gbagbo, Le Nouveau Courrier met lui aussi, en avant ce qu’il présente comme les raisons qui ont motivé ce verdict. Selon le journal, le procureur général « n’a pas été en mesure, à aucun moment du procès de fournir des preuves palpables de ses allégations ». Le quotidien ajoute donc que « c’est en toute connaissance de cause que la Cour d’Assises a acquitté Mme Gbagbo ».

Egalement proche de l’ancien régime d’Abidjan, Le Quotidien d’Abidjan fait le lien entre ce verdict et celui du procès de 2015 qui avait abouti à la condamnation à 20 ans de prison de l’épouse de Laurent Gbagbo. « Les circonstances ayant suscité les deux procès étant les mêmes, on peut dire que la première condamnation fut une erreur judiciaire qu’il faut réparer », commente le journal.

Pour sa part, L’Expression choisit de mettre en avant « l’indépendance » de la Justice ivoirienne avec ce verdict. « Cette décision prouve qu’il existe une réelle séparation des pouvoirs et une liberté d’exercice du métier sous Alassane Ouattara. Un désaveu pour ceux qui ont toujours avancé que la Justice était aux ordres », souligne le quotidien.

Fraternité Matin abonde aussi dans ce sens. Dans sa parution du 29 mars, le journal gouvernemental indique que « la justice ivoirienne démontre encore son indépendance ».

Guiai Bi Poin face à Laurent Gbagbo

Encore un gros poisson dans le box des témoins à la Cour pénale internationale (CPI). Ex-patron du Centre de Commandement des opérations de sécurité (CECOS), le général Guiai Bi Poin témoigne depuis lundi dernier dans le procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé à La Haye. Et déjà, le gendarme s’est fendu de révélations selon Soir Info. « Guiai Bi Poin fait des révélations sur une réunion de Séka Séka avec des généraux », peut-on lire à la Une du journal dans son édition du 28 mars. Selon le témoin, lors d’une rencontre avec les autres généraux, l’aide de camp de Simone Gbagbo a « donné son approche pour vaincre le commando invisible ». « Il pensait qu’on pouvait agir de façon plus intensive en amenant davantage de troupes », a indiqué l’ancien patron du CECOS.

Pour ses premiers mots devant la CPI, on pourrait dire que Guiai Bi Poin a obtenu l’admiration de L’Expression. Selon le quotidien proche du pouvoir, « le général Guiai Bi Poin reste véritablement engagé pour l’éclatement de la vérité sur la crise postélectorale ».

De son côté, Le Patriote est convaincu que les propos de l’officier supérieur condamnent déjà Laurent Gbagbo. «Guiai Bi Poin confirme le hold-up électoral de Gbagbo », commente le quotidien.

Cette position est aux antipodes de celle défendue par Le Quotidien d’Abidjan. Selon le journal, le général à la retraite a « assommé l’accusation ». « L’ancien Commandant du CECOS a cassé tous les arguments visant à établir l’existence d’un commandement parallèle au sein de la hiérarchie militaire », ajoute le quotidien.

Dans la même veine, Le Temps indique que « le général Guiai Bi Poin intraitable, met en difficulté Fatou Bensouda dans sa tentative de prouver que Laurent Gbagbo a conclu un plan commun pour s’en prendre aux partisans de Ouattara ».

Soir Info

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