L’équipe de la défense du général Bruno Dogbo Blé, principal mis en cause dans le procès « des disparus du Novotel », a souhaité jeudi la comparution de Jean-Louis Billon, l’ancien patron du géant ivoirien Sifca dont Yves Lamblin était le directeur.
« La défense a déposé une notification de témoin auprès du parquet et souhaite la comparution de (l’ancien ministre ivoirien du Commerce, par ailleurs ex-patron de la Société immobilière et financière de la Côte africaine, Sifca), Jean-Louis Billon », a révélé Me Rodrigue Dadjé, avocat principal du général Dogbo Blé, joint au téléphone par ALERTE INFO.
Le 04 avril 2011, en pleine guerre post-électorale, le français, Yves Lamblin, directeur général du géant ivoirien Sifca et ses collaborateurs béninois, Raoul Adeossi, malaisien, Chelliah Pandian, ainsi que Stéphane Frantz Di Rippel, alors directeur du Novotel d’Abidjan ont été enlevés par un commando pour ne plus jamais réapparaître.
Ils ont été conduits au palais présidentiel, où ils ont été torturés puis tués, selon le gouvernement ivoirien. Seul le corps de M. Lamblin a été formellement identifié.
« La défense a des questions à poser à M. Billon dans le cadre de la procédure », a insisté Me Dadjé, ajoutant : « notre rôle est de défendre les accusés et de chercher où se trouve la vérité (et) on veut comprendre ».
« Si le parquet pense qu’on peut faire diligence pour le faire venir, c’est mieux. Sinon (…) la défense sera obligée de lui envoyer une citation en personne (…) », a prévenu l’avocat.
Mercredi, lors du procès, Me Dadjé qui avait dénoncé « un procès inéquitable », a accusé le parquet « d’empêcher la défense de faire son travail en posant des questions aux témoins » avant de se retirer après avoir demandé la permission.
En avril 2011, après le second tour de l’élection présidentielle, l’actuel chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara qui s’était retranché à l’hôtel du Gof (dans le quartier chic de Cocody, à l’est d’Abidjan), avec certains partisans dont Jean-Louis Billon, avait interdit aux entreprises exerçant en Côte d’Ivoire de payer leurs impôts au gouvernement de Laurent Gbagbo.
« Mais Yves Lamblin qui disait ne rien craindre, continuait de payer ses impôts à M. Gbagbo », selon son ex-employé, Salif Belem, à la barre mercredi.
Ouvert le 31 janvier au tribunal de Yopougon (ouest d’Abidjan), le « procès des disparus du Novotel » entré dans sa phase de confrontation des témoins devrait reprendre le mardi 28 mars.
ATI avec Anselme BLAGNON
Alerte info/Connectionivoirienne.net
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