Ouvert le 31 janvier au tribunal de Yopougon (ouest d’Abidjan), le procès dit « des disparus du Novotel » s’est poursuivi mercredi avec l’audition à la barre de six témoins dont deux ont révélé que l’hôtel était un site de regroupement des occidentaux pendant la cirse post-électorale ivoirienne et était gardé par l’armée française, a constaté un journaliste de Alerte Info.
La salle d’audience du tribunal de Yopougon n’a pas désempli à la poursuite des auditions des témoins dans ce procès dont le principalement mis en cause est le général Bruno Dogbo Blé, commandant de la Garde républicaine sous l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo.
Avec neuf autres personnes, le général Dogbo Blé est accusé d’avoir participé à l’enlèvement, la séquestration et l’assassinat de quatre expatriés le 04 avril 2011 : les français Stéphane Frantz Di Rippel, alors directeur du Novotel d’Abidjan, Yves Lambelin, directeur général du géant ivoirien Sifca et ses collaborateurs béninois Raoul Adeossi et malaisien Chelliah Pandian.
A la barre mercredi, six témoins se sont succédés parmi lesquels Salif Belem, se présentant comme un ex-employé d’Yves Lamblin, et Bonfils Kouhon, chef des agents de sécurité qui soutiennent avoir été « présents dans l’hôtel le jour des faits ».
Salif Belem a expliqué que M. Lamblin habitait à la Riviera Golf (quartier résidentiel à Cocody, à l’est d’Abidjan) mais avait pris ses quartiers dans cet hôtel de luxe au Plateau (centre des affaires de la capitale économique ivoirienne) quelques trois mois auparavant, pour être « plus proche » du siège de son entreprise, situé à Treichville (sud d’Abidjan).
« Mon patron m’avait dit que l’hôtel était un site de regroupement des occidentaux et était gardé par des soldats de l’armée française », a-t-il affirmé, ajoutant que ces derniers avaient levé leur dispositif sécuritaire sans avoir préalablement informé son ex-patron.
Face au juge, Salif Belem a encore soutenu s’être entretenu au téléphone le 03 avril avec M. Lamblin qui lui avait confié avoir demandé aux militaires français de venir l’exfiltrer du Novotel. Une requête à laquelle l’armée française aurait opposé une fin de non-recevoir, proposant plutôt à l’homme d’affaires de rallier « à pied » le consulat de France, situé à quelques deux kilomètres de l’hôtel.
Après Salif Belem, Bonfils Kouhon a d’abord relaté, à la barre, comment des membres du commando dont certains étaient encagoulés, l’ont menacé de l’abattre avec leurs armes en lui intimant l’ordre d’ouvrir le portail arrière de l’hôtel.
Il a également confirmé que l’hôtel était un site de rassemblement des occidentaux et était gardé par des soldats de l’armée française avant de préciser qu’ »au 04 avril, il n’y avait plus de dispositifs de l’armée française au Novotel ».
SKO
Alerte info
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