En Côte-d’Ivoire pas de stèle pour les…badauds qui meurent

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Lu pour vous

L’État de Côte d’Ivoire a inauguré une stèle (photo) portant le nom des 19 victimes à l’occasion de la commémoration, le lundi 13 mars 2017, du premier anniversaire de l’attentat islamiste à Grand-Bassam, près d’Abidjan.

C’est une grande première sous nos tropiques.

Parmi les victimes, en effet, figurent des ressortissants occidentaux dont quatre Français et un Allemand. Et comme là-bas, ces événements sont, chaque année, célébrés avec ferveur et recueillement, nos pays ont voulu faire du suivisme moutonnier; le Burkina en a fait autant le dimanche 15 janvier 2017 lors de l’an un de l’attentat qui a endeuillé le pays le 15 janvier 2016, faisant 30 morts.

Car, la Côte d’Ivoire ne consacre aucune cérémonie du souvenir aux drames survenus sur son sol. Le pays ne procède à aucune commémoration, ni n’érige de stèle funéraire.

Les exemples les plus récents, qui ont eu lieu au Plateau (siège des Institutions et quartier abidjanais des affaires), sont parlants: le 06 août 2011, veille du 51è anniversaire de l’accession de la Côte d’Ivoire à l’indépendance, un bus, de la ligne 19 de la SOTRA, plonge dans la lagune Ebrié, à l’entrée de la mythique Place de la République: 37 corps sont repêchés; dans la joyeuse nuit du Réveillon de la Saint Sylvestre (nuit du 31 décembre 2012 au 1er janvier 2013), 60 visiteurs émerveillés sont tués dans la bousculade créée à la fête de la lumière.

Ils sont morts, comme on le dit chez nous, pour rien et personne n’a envie de se souvenir d’eux. Ce ne sont que de simples badauds et ils n’ont droit à aucun hommage dans notre culture de l’oubli.

Ferro Bailly

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