Réunis au sein d’un syndicat dénommé « syndicat des investisseurs indépendants de l’Agrobusiness (SIIABCI) » plusieurs souscripteurs issus de la diaspora ivoirienne avaient surpris tous les visiteurs au salon international de l’agriculture à Paris le dimanche 5 mars dernier en envahissant le stand de la Côte d’Ivoire, crier leur ras-le bol.
Ce mouvement qui a perturbé durant un bon moment la cérémonie de clôture du salon, n’est pas prêt de s’arrêter.
Pour Hamed Serifou et Lucienne Andoh respectivement secrétaire général et secrétaire général adjoint du SIIABCI c’est bien l’Etat ivoirien qui veut tuer l’agrobusiness et freiner l’élan des investissements en Côte d’Ivoire. « Nous appelons tous les souscripteurs de l’agrobusiness issus de la diaspora à une démonstration de force ce dimanche 12 mars 2017 de 14h à 18h à la place de la République à Paris, pour dire non à la mort de l’agrobusiness » nous ont-ils confié. « C’est bien l’Etat de Côte d’Ivoire qui nous a encouragés, nous de la diaspora à aller investir dans notre pays après l’arrivé au pouvoir du président Alassane Ouattara. Le CEPICI et l’Ambassade de Côte d’ivoire à Paris ont organisé plusieurs rencontres dans ce sens. Et sur le répertoire des projets, figurait bien le projet Monhevéa au même titre que celui des logements sociaux. On a aussi vu à la RTI en 2015 par exemple des spots publicitaires des sociétés de l’agrobusiness avec la caution des préfets à Yamoussoukro. Où était en ce moment le gouvernement ? Pour nous s’il y a arnaque ou escroquerie, c’est que l’Etat est complice sinon co-auteur » s’est indigné Lucienne Andoh. « Là on ne parle que des souscripteurs physiques. On a aussi des exploitants agricoles qui sont lésés dans cette affaire et dont on ne parle pas. C’est pour tout ce monde que nous nous organisons afin que chacun rentre dans ses fonds investis. Pour nous, désigner un administrateur séquestre pour nous rembourser uniquement sur la base des fonds disponibles sur les comptes des sociétés est une fuite en avant. Si l’Etat veut réellement nous aider, il doit dégeler les comptes des sociétés afin que nous réglions nos problèmes directement avec elles. Et s’il y a blocage alors, le tribunal du commerce pourra agir. Ce qui n’est pas le cas jusque là, car aucun souscripteur n’ayant porté plainte, mieux, aucune société d’agrobusiness n’ayant refusé de nous payer » a renchéri, Hamed Serifou.
Si en Côte d’Ivoire on dénombre 36690 souscripteurs et 65206 contrats identifiés, à Paris ils sont entre 2500 et 3000 personnes de toutes les nationalités qui ont souscris pour certains dans plusieurs des 28 sociétés d’agrobusiness via des virements bancaires ou des dépôts sur les comptes des sociétés agrobusiness ouverts à travers l’Europe.
Avant la manifestation de dimanche à Paris, le SIIABCI branche Côte d’Ivoire sera à nouveau dans la rue ce samedi 11 mars pour dire non à la fuite en avant du gouvernement et exiger de l’Etat le dégel des comptes des sociétés d’agrobusiness. Le syndicat crée début février 2017 regroupe des personnes physiques et morales. Son droit d’adhésion est fixé à 10 euros et la cotisation annuelle à 50 euros. Il est de 5000fcfa et 25000fcfa pour ceux vivant en Côte d’Ivoire. Son forum d’échange sur facebook « siiabci » compte déjà plus de 35000 membres. « Après Abidjan et Paris, nous allons organiser ceux des autres pays pour qu’on ait un mouvement d’ensemble pour faire aboutir notre revendication..Celle du remboursement de nos revenus sur investissement et non seulement le capital investi » a conclu Hamed Serifou.
Philippe Kouhon à Paris.
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