Le barrage hydroélectrique de Soubré, ouvrage gigantesque construit par la Chine en vue de résorber le déficit énergétique en Côte d’Ivoire, sera mis en service fin mars a annoncé mardi un responsable du projet.
« Soubré est l’aménagement hydroélectrique le plus puissant de Côte d’Ivoire qui apportera 275 mégawatts supplémentaires, pour une puissance installée qui est actuellement de 2000 MW », a expliqué Amidou Traoré directeur général de la société des Énergies de Côte d’Ivoire (CI-Énergie) qui pilote le projet.
« La première machine sera mise en service fin mars les autres suivront pour un démarrage total en août » a souligné M. Traoré, lors d’une opération de « mise à eau » (premiers essais techniques).
D’un coût de 331 milliards de FCFA (504 millions d’euros), la construction de ce barrage de quatre kilomètres de long, démarrée en 2013 dans le sud-ouest du pays, a été financée par la Chine à hauteur de 85%.
« Cet ouvrage augmentera la part du renouvelable de 45% et 200 hectares de terres ont été préservées pour la conservation de la faune et de la flore » s’est félicité M. Traoré.
Avant Soubré, la fourniture d’électricité de la Côte d’Ivoire était assurée à hauteur de 75% par l’énergie thermique des centrales Ciprel (40%) et Azito (35%), le reste revenant aux barrages hydroélectriques.
Première puissance économique d’Afrique de l’Ouest francophone, la Côte d’Ivoire est engagée dans la reconstruction de son réseau depuis la fin de la crise post-électorale meurtrière de 2010-2011.
Les autorités projettent d’investir 18 milliards de dollars (environ 16 milliards d’euros) dans le secteur d’ici 2030, financés en grande partie par le privé. Abidjan ambitionne de doubler sa production actuelle (2.000 MW) d’ici 2020.
La Côte d’Ivoire, un des leaders africains de l’électricité, a besoin d’augmenter ses tarifs en 2017 pour maintenir l’efficacité du secteur, a estimé fin octobre un responsable de la Banque mondiale dont l’institution finance la filière.
L’augmentation des tarifs avait provoqué en juillet 2016 des manifestations qui avaient dégénéré en violences dans plusieurs villes de Côte d’Ivoire. Le gouvernement ivoirien avait justifié cette hausse par le fait que l’État continuait de subventionner l’électricité à hauteur de 60 à 80 milliards de FCFA (91,4 à 121,9 millions d’euros) par an.
Détentrice d’un monopole de distribution, la Compagnie ivoirienne d’électricité (CIE), privatisée en 1990 et propriété du groupe franco-africain Eranove, fournit le courant à 1,3 million d’abonnés ivoiriens.
AFP
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