PRAO YAO SERAPHIN
« L’éducation, c’est la famille qui la donne ; l’instruction, c’est l’Etat qui la doit »
(Victor Hugo)
Le père de la Nation, Felix Houphouët Boigny a mis l’éducation au centre de ses préoccupations. Il savait que seule l’éducation est la véritable clé du développement. Pour ce faire, il consacrait une part importante du budget à l’enseignement. En 1964, près de 23% du budget général (dépenses courantes) a été consacré à ce chapitre, contre 17% environ en 1960 : il s’agit là d’un effort public considérable et qui a cru à un rythme voisin de 12% par an sur la période considérée. Nous vivons dans un monde où les connaissances scientifiques ont un impact considérable et même déterminant dans tous les secteurs de notre économie.
Mais on constate que le régime actuel accorde très peu d’intérêt à l’enseignement dans notre pays.
Les enseignants sont méprisés, emprisonnés et les étudiants sont dans une pauvreté abjecte. En Côte d’Ivoire, entre 1992 et 2000, les dépenses publiques courantes pour l’enseignement supérieur n’ont augmenté que de 85% en volume alors que le nombre des étudiants dans les établissements supérieurs publics augmentaient de 300%. On pouvait accepter ces chiffres hier, à cause des programmes d’ajustement structurels des années 1990. Des annuaires statistiques 2013-2014, on peut retenir que le dispositif de l’enseignement supérieur compte 176.504 étudiants répartis dans 217 établissements dont cinq universités publiques, 32 grandes écoles publiques, 27 universités privées et 153 grandes écoles privées. Concernant les données sur la recherche scientifique, l’annuaire recensait 73 structures, 208 chercheurs et 3.482 enseignants-chercheurs. Avec ce grand potentiel qui peut faire de la Côte d’Ivoire, un jour, un pays émergent, on note cependant un manque d’intérêt des autorités actuelles pour la formation.
Cette situation est incompréhensible surtout que la paix est revenue. Non seulement les enseignants ont un traitement médiocre, mais également ceux qui doivent recevoir la connaissance ne sont pas dans les conditions nécessaires d’apprentissage. Les cités sont insuffisantes, les bibliothèques manquent de livres, les salles sont insuffisantes et les bourses d’études sont rares.
Depuis plus d’une décennie, l’Etat alloue chaque année 7.455.673.000 FCFA pour les bourses en Côte d’Ivoire et 3.735.000.000 FCFA pour les bourses hors Côte d’Ivoire. C’est en moyenne 15.000 bourses et 5.000 secours financiers qui sont octroyés chaque année en Côte d’Ivoire.
A l’étranger, cette moyenne est environ de 560 bourses et 600 secours financiers. Selon ces chiffres, seulement 8,49% des étudiants du supérieur bénéficient d’une bourse, en moyenne. Depuis des années, l’enveloppe budgétaire allouée aux bourses d’études n’a pas connu de changement. Le gouvernement actuel ne fait aucun effort pour redresser la situation.
En 1970, la part des dépenses publiques d’éducation en pourcentage du PIB était de 5,9. En 2014, ce taux était de 4,7% selon les chiffres de la Banque Mondiale. Ce taux dépasse les 6% au Zimbabwe et au Lesotho. En Côte d’Ivoire, les jeunes représentent près de 70% de la population. Il est bon de former ces jeunes pour l’avenir de notre pays. Pendant que le Président actuel distribue des millions aux anciens rebelles des forces nouvelles, il doit revoir à la hausse la bourse des étudiants de Côte d’Ivoire.
Dans notre pays, les étudiants de Licence 1 et Licence 2 perçoivent 240. 000 FCFA l’année, soit 20.000 par mois. Ceux de Licence 3 et Master 1 reçoivent 480.000FCFA l’année, soit 40.000FCFA par mois. Les étudiants de Master 2 et les doctorants reçoivent quant à eux 600.000FCFA, soit 50.000FCFA par mois.
Je propose une revalorisation des bourses des étudiants de Côte d’Ivoire. Les étudiants de Licence 1 et Licence 2 pourront bénéficier d’une bourse d’un montant de 40.000FCFA/mois, ceux de Licence 3 et Master 1, un montant de 80.000FCFA/mois et la troisième catégorie, un montant de 100.000 FCFA/mois.
Les militaires ne doivent pas être les seuls à bénéficier des fruits de la croissance. Les jeunes doivent être les premiers bénéficiaires.
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