Par Serge Alain Koffi
Un militaire, figurant parmi les dix accusés au procès dit “des disparus du Novotel’’ dans lequel est principalement mis en cause le général Bruno Dogbo Blé, commandant de la Garde républicaine sous l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo, a accusé un autre prévenu d’avoir tué l’industriel français Yves Lamblin.
A la barre jeudi, Félix Koffi, Sergent dans l’armée ivoirienne au moment des faits en avril 2011, a confié avoir vu le Commissaire de police Osée Loguey “tirer à bout portant’’ sur M. Lamblin “dans l’arrière cour du palais présidentiel’’.
En poste au service de transmission au palais présidentiel, il a expliqué que dans l’après-midi du 04 avril 2011, il a entendu, de son bureau, une clameur de soldats qui se réjouissaient d’avoir interpellé des “espions’’ français “soupçonnés de brouiller les fréquences de communication de la radio’’ de l’armée.
Sorti pour les voir de près, Félix Koffi a ajouté avoir vu M. Lamblin et ses autres compagnons d’infortune : Stéphane Frantz Di Rippel, directeur de l’hôtel Novotel, le béninois Raoul Adeossi et le Malaisien Chelliah Pandian, être rudoyé par quelques soldats.
Plus tard, c’est son supérieur hiérarchique, le Colonel Léopold Okou, qui a l’a informé de “la mort’’ des quatre expatriés avant de lui demander de ramasser les corps.
“En saisissant le corps d’Yves par les épaules, j’ai constaté qu’il soupirait et donc qu’il n’était pas encore mort’’, a poursuivi Félix Koffi, avant d’ajouter : “c’est à ce moment que le Commissaire Osée Loguey s’est saisi d’une kalachnikov et l’a achevé d’une balle dans le torse’’
Le militaire a précisé avoir vu une perforation dans l’épaule gauche de M. Lamblin et reconnu avoir lui-même proposé à son supérieur “de jeter les corps dans la lagune’’.
Rappelé à la barre pour la confrontation, le Commissaire Osée Loguey a réfuté les accusations de son co-accusé et clamé à nouveau son innocence.
“Je suis ahuri et dépassé’’´par ces accusations, s’est-il défendu, ajoutant que Félix Koffi “ne dit pas la vérité’’.
Stéphane Frantz Di Rippel, directeur de l’hôtel Novotel, Yves Lambelin, directeur général de Sifca, plus grand groupe agro-industriel ivoirien et figure du patronat local, son assistant béninois Raoul Adeossi et le Malaisien Chelliah Pandian, directeur général de Sania, filiale de Sifca, avaient été enlevés le 4 avril 2011 en pleine guerre post-électorale pour ne plus jamais réapparaître.
Ils avaient été conduits au palais présidentiel, où ils avaient été torturés puis tués, selon le gouvernement du nouveau président Alassane Ouattara, installé après l’arrestation le 11 avril de Laurent Gbagbo à l’issue de quatre mois de crise post-électorale, dont deux semaines de guerre.
Le corps d’Yves Lambelin est le seul à avoir été formellement identifié. La mort des trois autres avait été établie sur la base de témoignages et d’indices
Les corps avaient été jetés dans la lagune d’Abidjan.
Alerte info/Connectionivoirienne.net
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