Cette nouvelle journée d’audience dans l’affaire Gbagbo-Blé Goudé fut réservée aux questions de la défense à l’adresse du témoin P-46, directeur général de la police au moment de la crise ivoirienne.
Par Anne Leray Ivoirejustice
L’interrogatoire de Brédou M’Bia s’est poursuivi ce mardi 21 février en présence de Laurent Gbagbo et de son ministre de la jeunesse Charles Blé-Goudé. Tous deux sont accusés de crimes contre l’humanité dans le cadre de violences commises après la présidentielle de novembre 2010. Selon l’accusation, ils auraient organisé « un plan commun » pour permettre à L. Gbagbo de conserver le pouvoir « par tous les moyens ».
« Je ne sais pas s’il y avait des marcheurs armés »
Lors de ce 5e jour de déposition, Emmanuel Altit, avocat de L. Gbagbo, est revenu sur la marche des partisans d’Alassane Ouattara le 16 décembre 2010 vers la Radio télévision ivoirienne (RTI). Une marche dont l’objectif était « d’installer le nouveau directeur général de la RTI » confirme le témoin. D’après les allégations de l’accusation, pendant et après cette marche, « les forces pro-Gbagbo ont tué au moins 45 personnes, violé au moins 16 femmes et filles et blessé au moins 54 personnes ».
Brédou M’Bia a répété ce matin qu’il n’avait pas été informé de cette marche vers la RTI par ses organisateurs mais en « avait eu vent le jour-même ». Il aurait alors pris « des dispositions vagues sur Abidjan ». Me Altit a ensuite plusieurs fois demandé à l’ex-patron de la police si les marcheurs étaient armés. Invariablement, ce dernier a répondu « Nous n’avons pas constaté qu’ils étaient armés pendant la marche. C’est après, en voyant des policiers blessés que nous avons su qu’il y avait eu des armes ».
L’avocat insiste. « Les hommes armés étaient-ils habillés en civil ? « Je ne sais pas s’il y avait des hommes armés donc je ne peux pas dire comment ils étaient habillés » répond logiquement M’Bia. Altit poursuit. « Parmi la liste des victimes de la marche du RHDP (1), y avait-il des civils victimes de marcheurs armés, et si oui qui les a tués ? ». « Je ne sais pas ». Même réponse concernant la présence de miliciens au sein de la brigade anti-émeute (BEA) ou de la compagnie républicaine.
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