Si l’on se tient à l’agenda de la CPI qui d’ailleurs n’est pas définitif sur la clôture du procès de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé, il va s’en déduire que la réconciliation tant voulue en Côte d’Ivoire sera pour un autre âge. Déclenché en septembre 2002, le coup d’état manqué contre le régime de Laurent Gbagbo s’est vite mué en rébellion armée qui a scindé le pays en deux et a installé une crise qui a atteint son paroxysme après les élections présidentielles de 2010.
Aujourd’hui encore les ivoiriens se regardent en chiens de faïence.
En outre, en dehors de l’agrégation des mécontentements des soldats (mutins) et des fonctionnaires, l’on observe qu’une bonne partie des ivoiriens ne suit pas vraiment les activités du gouvernement actuel, d’où le refus pour cette grande partie de la population de voir la sincérité du président Ouattara. La principale raison de ce décrochage est le procès de Gbagbo et Blé Goudé à la CPI. A Paris, la RTI n’accroche plus certains ivoiriens parce que au service d’un régime lui-même désavoué. Et qui ont choisi d’organiser leur temps pour aller manifester à la Haye et ce jusqu’à la fin du procès s’ils ne le suivent pas le procès sur les autres chaînes de télé telle que Africa 24 ou Youtube via le canal de la CPI. Aussi, si on se tient à l’annonce du bureau du procureur qui parle de continuer à poursuivre les responsables ivoiriens qui auraient commis des crimes relevant de sa compétence surtout du camp du Rhdp, il va s’en dire que non seulement le procès risque d’être long mais pourrait détériorer la santé fragile du pays.
En claire, la réconciliation en Côte d’ivoire n’aura pas lieu avant la fin des procès actuels et à venir à la CPI mais aussi, avant le retour des exilés et la libération des prisonniers politiques proches de l’ancien régime.
Et ce n’est pas le changement de régime en Côte d’Ivoire qui changera les choses voire la libération conditionnelle du couple Gbagbo-Blé Goudé.
Philippe Kouhon à Paris
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