Par Connectionivoirienne – Conférence de presse
L’opposant Babily Dembélé, président du Congrès ivoirien pour le développement et la paix (Cidp) a animé une conférence de presse samedi dans un hôtel de Cocody sur le thème : « Impossible réconciliation, les remous sociaux actuels en Côte d’Ivoire, quelles solutions ».
Pour sa deuxième sortie cinq ans après la création de son parti (la première, en 2012, lui avait valu un emprisonnement de plus d’un an à la Maca) Babily Dembélé n’a pas eu la langue de bois face à la situation actuelle du pays, faite de mutineries, de grèves et d’arrestations. Dans ce qu’il qualifie de « origines récentes des remous sociaux » le conférencier a analysé qu’au plan purement politique, « le pouvoir en place a multiplié les erreurs ». Il cite l’organisation très serrée des élections présidentielles, du référendum et des législatives avec des scores faibles de participation.
Babily Dembélé dresse le constat selon lequel le gouvernement Ouattara a globalement échoué dans sa tentative de réconciliation des Ivoiriens tout comme au niveau de son propre slogan du « vivre ensemble ». Poursuivant, il relève qu’aujourd’hui, entre le pouvoir d’Alassane Ouattara et les Ivoiriens, c’est le désamour total. La résolution des maux qui minent le pays passent selon lui par la libération des prisonniers politiques et la mise en place d’un nouveau cadre de discussion plus inclusif. Il propose que ce cadre de dialogue soit confié à un opposant, Ahoussou Jeannot ayant, de son avis, échoué.
Répondant aux questions des journalistes, Babily Dembélé qui fut membre fondateur du Cercle national Bédié (CNB) a fait cas de ses relations avec Laurent Gbagbo dont il fut l’émissaire spécial auprès des pays arabes. L’homme a vivement rendu hommage à l’ancien président dont il souhaite la libération.
Quand Gbagbo arrive au pouvoir en 2000, Babily Dembélé était en exil au Maroc, le pays de son épouse. Il raconte qu’un jour, alors qu’il s’apprêtait à effectuer un voyage en France, il a reçu un appel du président Gbagbo lui demandant de venir à Bamako rencontrer quelqu’un. C’est ainsi qu’à Bamako, il rencontre madame Lombardo une proche de Simone Gbagbo puis le diplomate angolais Belli Bello (ami de Gbagbo). De Bamako, il atterrit à Abidjan où il est reçu par Laurent Gbagbo. Le président lui confie que son choix s’était porté sur lui pour qu’il aille convaincre, avec l’aide de son épouse marocaine, le monde arabe que le nouveau président ivoirien n’a rien contre les arabes et qu’il est disposé à coopérer avec eux. Babily Dembélé affirme qu’il est sorti de cette audience avec 50 millions de FCFA.
Il s’est dit agacé par la crise qui divise le Fpi, le parti de Gbagbo. Pour lui Affi N’guessan a une grande responsabilité dans cette crise, en optant pour la posture de défiance à l’égard du fondateur du parti Laurent Gbagbo. Puis le conférencier de révéler : « J’étais membre fondateur de l’AFD. Mais quand j’étais en prison, je n’ai pas reçu le moindre coup de fil de sa part. J’étais en prison quand Assoa Adou a été envoyé là-bas. (…) il m’a dit ‘’je suis le prisonnier d’Affi alors que Laurent m’avait demandé de venir le réconcilier avec les autres’’ ». Selon Babily Dembélé, il n’y a pas de solution miracle à cette crise si ce n’est une repentance d’Affi qui passe par la libération de ses camarades et une visite à Gbagbo.
SD à Abidjan
Les commentaires sont fermés.