Côte d’Ivoire rapport des députés français: Jeune Afrique vole au secours de Ouattara

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Une analyse de Philippe Kouhon

Dans son dernier rapport, publié le 15 février 2017, la commission des Affaires étrangères du parlement français qui revient d’une longue mission d’information sur la Côte d’Ivoire, a été on ne peut plus, « juste ». Un tel rapport n’aurait jamais été produit par Amnesty International. Mais alors que les parlementaires portent « pour la première fois » un regard nouveau, même si cela sert les intérêts des entreprises françaises qui doivent désormais craindre une concurrence avec d’autres investisseurs étrangers tel que le Maroc le rapport ne manque pas de porter un regard « très critique » sur la gestion chaotique du premier quinquennat du président Alassane Ouattara. Pourquoi la réconciliation n’a pas marché ? Les causes d’une armée incontrôlable, d’une justice des vainqueurs mais surtout d’une croissance économique flatteuse dont seul l’ex directeur adjoint du FMI a le secret.

Jeune Afrique joue les équilibristes et dédouane Ouattara
On l’a connu pour son professionnalisme, pour ses papiers bien écris et bien renseignés. D’ailleurs la presse nationale ivoirienne n’hésite pas à reprendre ses papiers quand bien même qu’ils soient publics. C’est une affaire de notoriété et de légitimité dans le secteur de la presse écrite. Seulement si sous Gbagbo, Jeune Afrique a occupé une place de choix dans les informations distillées par la presse locale, cette hégémonie semble perdre de vitesse sous Alassane Ouattara. Devenu très équilibriste si son contenu sur la Côte d’Ivoire n’est pas partisan, l’info made in Jeune Afrique ne fait plus la UNE à Abidjan même des journaux proches du pouvoir. A l’instar de ses bonnes feuilles tirées du dernier rapport des parlementaires français. Repris par le seul portail d’information (Abidjan.net), les parties du rapport, reprises par le journal panafricain sont non seulement équilibrées mais semblent dédouaner Alassane Ouattara, principal bailleur de Jeune Afrique selon nos sources.
Sur la situation sécuritaire.
Alors que le rapport décrie une « situation encore fragile » en dénonçant l’incapacité pour le président Ouattara de maitriser une armée qui l’a mis au pouvoir et devenue incontrôlable, mais aussi les différentes frontières terrestres, notamment avec le Libéria, le Mali et le Burkina Faso (…), une porosité de ces frontières qui pourrait permettre aux mouvements djihadistes issus des pays du Sahel de retrouver refuge en Côte d’Ivoire…Alors que le même rapport insiste sur la menace réelle que constituent les chasseurs Dozos, qui sont à la base des récentes violences à Bouna, mais aussi des phénomènes des coupeurs de routes et des microbes…Jeune Afrique titre : « Une sécurité retrouvée mais fragile » et insiste sur le manque de professionnalisme et de loyauté des soldats. Alors pourquoi promouvoir une armée infidèle en satisfaisant toutes leurs revendications et en nommant leurs chefs à des hauts postes de responsabilité là où ils devaient tous subir la sanction suprême, la radiation ? Aussi Jeune Afrique attribue au couple RDR-PDCI, le rétablissement de la sécurité sur le territoire ivoirien sans nous dire qui a crée cette insécurité. Et quand Jeune Afrique se fait l’écho du rapport des députés français sur les différentes élections en Côte d’ivoire, il ne trouve pas de titre autre que « Des scrutins à parfaire ». Un titre qui sonne comme un conseil. Normal si cette remarque peut aider le président Ouattara à revoir ses copies en matière d’élection. Lui qui n’entend pas crier une bonne partie des Ivoiriens devrait apprendre à écouter en descendant souvent dans les bidons villes et hameaux du pays. Sur les chapitres consacrés à la réconciliation et au foncier rural, le journal panafricain reste moins prolixe. « Aussi, « la question foncière pas été traitée depuis et demeure une véritable pomme de discorde pour les Ivoiriens et une entrave au développement du pays » » reprend Jeune Afrique sans commentaire. Enfin, là où les lecteurs de Jeune Afrique attendaient une analyse approfondie sur la Croissance économique qualifiée de fragile par les députés français, il se contente juste de faire un copier coller des longs paragraphes du rapport, qui comme nous le disions plus haut sert en partie aux intérêts des entreprises françaises, sur les potentialités économiques considérable de la Côte d’Ivoire mais très partiellement exploitées et de son impressionnant redressement depuis 2011.
Philippe Kouhon à Paris

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