Mon adresse aux six (6) journalistes arrêtés, détenus, puis libérés
Mes chers amis,
C’est le lundi 13 février dernier, juste avant l’ouverture de l’audience du jour, que mes avocats m’ont annoncé votre arrestation. Au regard de la légèreté des accusations portées contre vous, comme tous les démocrates du monde entier, j’en ai été indigné et choqué. Heureusement que la pression exercée par l’union des journalistes de Côte d’ivoire, appuyée par les autres organisations de presse et de défense des droits de l’homme, ont pu arracher au régime d’Abidjan votre libération, après soixante douze (72) heures de détention abusive. J’ai vu, côte à côte, Moussa Traoré, Guillaume Gbato, Tra Bi Charles, encadrés par l’ensemble des journalistes de côte d’ivoire, pour aller exiger la libération de Vamara Coulibaly, Amadou Ziao, Jean Bedel, Gbané Yacouba, Fabrice Tété et Bamba Franck Mamadou. Face à cette vaine tentative d’intimidation, Ces journalistes que j’ai individuellement fréquentés et que je connais pour la plupart, ont transcendé leurs opinions politiques divergentes, leurs lignes éditoriales souvent diamétralement opposées, pour ensemble résister et défendre ce qu’ils ont en commun, c’est-à-dire leurs droits. Merci aux journalistes de côte d’ivoire, pour cette belle leçon de solidarité ! Vous venez de démontrer, que unis, on est toujours forts. Que votre modestie en souffre, je voudrais ici, vous exprimer ma fierté. C’est avec joie que je vous sais désormais en liberté ! Je nourris le secret espoir, que le régime d’Abidjan finira par comprendre, que les libertés qu’il tient tant à remettre en cause, sont consubstantielles à la démocratie tant réclamée par les opposants d’hier, aujourd’hui au pouvoir. En Côte D’ivoire, la liberté de la presse est l’un des plus importants acquis démocratiques arrachés de haute lutte depuis 1990. Quand on veut gouverner, et non régner, on se doit d’accepter les critiques. Car, c’est souvent le regard du voisin qui vous permet de voir la tache qui se trouve sur votre chemise. Ainsi va la vie dans une République normale!
Fait à la Haye le 17 février 2017
Charles Blé Goudé
Homme politique en détention préventive à la Haye
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Blé Goudé appelle le gouvernement en Côte-d’Ivoire à “accepter les critiques’’ des journalistes
Par Serge Alain Koffi
L’ex-leader des “Jeunes patriotes’’ ivoiriens, Charles Blé Goudé, dont le procès est en cours à la Cour pénale internationale (CPI), s’est dit vendredi “indigné et choqué’’ par l’interpellation dimanche à Abidjan de six journalistes suivie de leur libération 72h après et a appelé le gouvernement de Côte d’Ivoire à “accepter les critiques’’ sur ses actions.
“Au regard de la légèreté des accusations portées contre vous, comme tous les démocrates du monde entier, j’en ai été indigné et choqué’’, a réagi Blé Goudé, s’adressant aux six journalistes, dans un communiqué dont ALERTE INFO a reçu copie.
Interpellés dimanche par les autorités qui les accusaient de « divulgations de fausses informations » sur la récente mutinerie de soldats en Côte d’Ivoire, six journalistes ivoiriens ont été libérés mardi en fin d’après-midi après une audition au bureau du procureur de la République.
Vamara Coulibaly, Yacouba Gbané et Franck Bamba Mamadou, respectivement directeurs de publication des quotidiens ivoiriens l’Inter et Soir Info (indépendants), du Temps (opposition) et de Notre Voie (opposition), qui répondaient à une convocation de la gendarmerie, ont été arrêtés et incarcérés au camp de gendarmerie d’Agban.
Ces patrons sont détenus en même temps que leurs collaborateurs Hamadou Ziao (rédacteur en chef de l’Inter), Jean Bédel Gnago (Soir info) et Ferdinand Bailly (Le temps).
Ils étaient accusés par les autorités d’avoir « divulguer de fausses informations » sur la récente mutinerie de soldats en Côte d’Ivoire.
Qualifiant cette interpellation de “vaine tentative d’intimidation’’, Blé Goudé a salué la “belle leçon de solidarité’’ des journalistes qui a selon lui permit la leur libération.
Pour conclure, il a appelé les autorités ivoiriennes à “accepter les critiques’’. “Quand on veut gouverner, et non régner, on se doit d’accepter les critiques’’, a-t-il indiqué.
Alerte info/Connectionivoirienne.net
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