Par Ange Tiémoko
Une enquête menée en 2016 par des agents de l’inspection générale du ministère ivoirien de la Santé, dont les résultats ont été présentés mercredi à Yamoussoukro (Centre) au ministre de tutelle a révélé qu’ »une majoration de 10 à 20% est appliquée sur les prix de certains médicaments » vendus aux patients dans des pharmacies de Côte d’Ivoire.
« Les études parlent de 10 à 20%, mais en réalité, ces majorations peuvent aller jusqu’à 300% » dans certaines officines et hôpitaux publics, s’est insurgé le directeur de la nouvelle pharmacie de la santé publique de Côte d’Ivoire, Pr Ange Désiré Yapi, pour qui « tout cela est malheureusement la caractéristique de notre système qui manque de contrôle ».
Selon Pr Yapi, il faut aller « jusqu’à afficher les prix des médicaments et que le contrôle de la pratique de ces prix soit effectivement réalisé, comme l’exigent les règles du ministère du commerce ».
L’enquête a révélé également que « des médicaments de la gratuité ciblée (sorte de plan d’aide médical aux économiquement faibles, instauré par le gouvernement ivoirien après la crise pos-télectorale de 2011) dont l’application coûte « cinq milliards FCFA » par an à l’Etat de Côte d’Ivoire « sont vendus ».
Pour le directeur de la nouvelle pharmacie de la santé publique, « cela est un acte délibéré qui décrédibilise tout le système médical auprès des gouvernants et des partenaires » et « il faut (y) appliquer la répression pour que cela change ».
« Nous avons décidé de mettre en place une commission mixte (inspection, médecine hospitalière, santé et un cabinet extérieur) pour faire l’évaluation les structures sanitaires (pharmacies, hôpitaux) de tous les districts et régions », a annoncé la ministre ivoirienne de la Santé, Raymonde Goudou Coffie, l’air très remonté contre les résultats de cette enquête.
« Le trafic et le faux se font au sein de nos structures sanitaires », a décrié Mme Coffie. « Je vous demande d’arrêter ça », a-t-elle conseillé avec vigoureusement aux directeurs régionaux, départementaux de la santé et des pharmacies de Côte d’Ivoire avec lesquels elle s’est entretenue.
« Celui que nous allons prendre désormais en train d’ajouter 200 ou 300 FCFA sur les prix des médicaments, je vous assure que je veillerai personnellement à ce qu’il sorte du système, sans aucune possibilité de se réinstaller en Côte d’Ivoire », a prévenu la ministre appelant ses collaborateurs « à tout mettre en œuvre pour rendre plus crédible l’image du système de santé en Côte d’Ivoire.
« Messieurs, dames, cadres (ivoiriens) de la santé, franchement, ces histoires de majoration sur les prix et de vente de médicaments destinés (au programme) de la gratuité ciblée ne vous honorent pas et je ne veux plus en entendre parler », a conclu Raymonde Goudou Coffie.
Alerte info/Connectionivoirienne.net
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