Par Hamsatou Anabo
Les organisations professionnelles des médias ivoiriens ont menacé mardi de « boycotter les activités du gouvernement » si les six journalistes interpellés dimanche pour « divulgation de fausses informations » sur la mutinerie de soldats des Forces spéciales « étaient déférés » à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA).
« Les organisations professionnelles des médias viennent de décider de boycotter les activités gouvernementales si nos confrères sont déférés ce soir », a écrit sur sa page facebook, le président de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI), Moussa Traoré, à l’issue d’une réunion à la maison de la presse.
Dimanche, Vamara Coulibaly, Yacouba Gbané et Franck Bamba Mamadou, respectivement directeurs de publication des quotidiens ivoiriens l’Inter et Soir Info (indépendants), Le Temps et Notre Voie (opposition), qui répondaient à une convocation, ont été arrêtés et incarcérés dans le camp de gendarmerie d’Agban.
Du camp d’Agban, les six journalistes ont été conduits mardi dans la matinée à la brigade de recherche d’Abidjan pour être entendus par le procureur de la République de Côte d’Ivoire, Christophe Richard Adou.
Leurs collaborateurs Hamadou Ziao (rédacteur en chef de l’Inter), Jean Bédel Gnago (Soir info) et Ferdinand Bailly (Le temps) sont également détenus pour les mêmes raisons.
Des militaires des Forces spéciales ont lancé il y a une semaine, un mouvement de protestation à Adiaké (95 Km d’Abidjan), pour exiger le paiement d’une prime individuelle de 17 millions FCFA.
Des échanges ont eu lieu entre les soldats et les émissaires du gouvernement notamment le Chef d’état-major de l’armée ivoirienne, le général Lancina Doumbia et le général Vagondo Diomandé, le chef d’état-major particulier du chef de l’Etat Alassane Ouattara, suite à ce mouvement.
Deux civils ont été blessés par des balles perdues, lors de cette mutinerie de ces soldats, selon un bilan du gouvernement.
Depuis le début de l’année, le gouvernement ivoirien fait face à une série de mutineries dans les casernes. Des soldats réclamaient le paiement de primes d’environ 12 millions FCFA dont les premiers versements ont débuté le 16 janvier.
Les organisations et associations professionnelles de la presse qui ont condamné « l’arrestation des journalistes » ont exigé lundi leur « libération immédiate ».
Alerte info/Connectionivoirienne.net
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