Par Connectionivoirienne
En décidant de céder aux chantages des hommes en armes et de payer une dette à ceux qui l’ont conduit au pouvoir, Alassane Ouattara ne pouvait ignorer qu’il pêchait ainsi en eau trouble. Toutes les rancœurs et toutes les frustrations jusque-là contenues et étouffées au sein de la grande muette, trouvent là, un champ d’expression. Une occasion d’extériorisation et de refoulement des peines intérieures. Le terreau est fertile et les hommes en tenue s’y mettent à cœur joie, sans retenue, piétinant la discipline militaire.
Après Bouaké et plusieurs villes de l’intérieur du pays paralysées sous le bruit des armes des mutins, c’est au tour d’Adiaké d’être troublée par des détonations nourries d’armes à feu. Selon les premières informations, les Forces spéciales basées dans cette ville du sud et que le régime brandit comme une fierté dans le système de défense nationale, ont décidé de revendiquer par la poudre. Toujours selon les premières informations, les revendications sont d’ordre pécuniaire. Ces militaires auraient découvert qu’ils sont grugés et mal rétribués par leur supérieur hiérarchique qui ne leur verserait pas la totalité des rémunérations qui leur sont destinées.
Une autre histoire d’argent. Comme si sous Alassane Ouattara, l’armée avait opté pour le mercantilisme où chacun veut faire le maximum de profit avant la fin du 2e mandat de notre président. Nos hommes en armes qui savent bien que devant le fusil tout courage ou toute bravoure s’annihile, ne se font plus prier pour faire tonner la poudre.
Depuis ce 16 janvier où chaque soldat mutin a perçu 5 millions de FCFA cash en attendant 7 autres millions en sept versements, nos casernes connaissent une agitation permanente. Chacun veut gagner des millions de francs sans coup férir. Et il en sera ainsi toutes les fois que les non-bénéficiaires qui ont plusieurs années d’états de service sans qu’ils n’aient épargné autant d’argent, verront qu’autour d’eux, se construisent des conglomérats de millionnaires qui n’ont de mérite qu’une aventure funeste commencée un certain 19 septembre 2002. La boite de Pandore reste ainsi ouverte. A Ouattara de vouloir la refermer. Mais que peut-il vraiment si les maux de cette boite ouverte se sont déjà répandus.
SD
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