Par Connectionivoirienne
Bientôt des actions d’envergure dont la reconstruction de la cour
Plus d’un an que dure le litige immobilier qui oppose les enfants de feu Souleymane Boundy au richissime homme d’affaires libano-turc Ali Fawaz. Depuis c’est le statu quo après les actions de l’homme d’affaires qui a réussi à détruire les constructions et à vider les enfants des lieux. Cela fait un an que ceux-ci dorment à la belle étoile dans leur résistance contre cette expropriation et les chantages des plus éhontés à en croire le Collectif pour la restauration et la dignité des orphelins Boundy (Credo) qui a donné une conférence de presse le samedi 4 février 2017, sur les décombres de leur propriété détruite.
Face à l’immobilisme des autorités à réhabiliter les enfants, face à l’impuissance du maire de la commune Aby Raoul qui aux dires du collectif s’est rangé du côté des puissances d’argent, le collectif qui regroupe plusieurs mouvements de la société civile y compris des activistes de réseaux sociaux, a décidé de passer à des actions de masse. Un impératif vital, selon Daléba Nahounou de la Coalition des indignés, principal animateur de la conférence.
« Fiers ivoiriens, le pays nous appelle, les opprimés qui constituent d’une façon ou d’une autre les couches les plus défavorisées de la société nous appellent, le devoir citoyen nous appelle : celui de venir en aide à nos concitoyens qui croulent sous le poids de l’injustice de leur propre appareil judiciaire », a-t-il lancé d’entrée de jeu.
Puis de poursuivre en ces termes pour camper la situation : « cela n’est un secret pour personne, une mafia libanaise est savamment implantée dans le foncier ivoirien enregistrant des victimes parmi nos concitoyens qui de par leur situation financière et sociale sont incapables de s’opposer à ce système. L’une des dernières victimes en date est la digne et valeureuse famille Boundy. (…) Plus d’un an que les orphelins Boundy sont opposés au richissime homme d’affaires Ali Fawaz soutenu dans sa besogne par des mains obscures lui conférant force et puissance de les déposséder de leur bien au nom d’une prétendue décision de justice en sa faveur. Nous, Collectif pour la restauration et la dignité des orphelins Boundy, disons non car, selon nous, le faux ne crée pas le droit et les documents afférents au litige montrent bel et bien que Ali Fawaz et ses suppôts sont dans le faux. »
Comme action concrète, le Credo veut lancer dans les prochains jours les travaux de reconstruction de la cour avec l’aide de bonnes volontés. Une opération qui va au-delà d’un simple soutien de la famille. Pour M. Daléba et ses camarades, si aujourd’hui, le cas des Boundy est le plus médiatisé, nombreux sont ceux qui souffrent des expropriations de ce genre dans l’indifférence totale. Il s’agit, a-t-il éclairé, de contribuer ici à mettre fin à la mafia de l’immobilier qui règne dans notre pays.
Dans cette affaire, ce collectif qui a décidé de soutenir les Boundy en dépit des intimidations, réfute surtout la décision de justice dont se targue Ali Fawaz. Celle-ci, apprenons-nous, documents à l’appui, date du 30 mars 2011. Ce jour où la crise ivoirienne était à son paroxysme avec toute l’administration paralysée du fait des affrontements armés. Autre argument en défaveur de M. Fawaz, ce dernier, selon les dires du conférencier aurait proposé de bâtir un immeuble sur le terrain et de donner un certain nombre d’appartements aux enfants Boundy. Une proposition qui, toujours selon le conférencier, a été rejetée par les enfants qui ne demandent qu’à retrouver leur propriété intégralement.
Rappelons que la propriété en question est une acquisition de Souleymane Boundy, le père des enfants en date du 12 janvier 1972, à Marcory Zone 4, face au collège Safop. L’affaire a éclaté quand un certain Sossa Vabé qui n’est pas membre de ladite famille a usé de documents falsifiés pour vendre la propriété à trois personnes dont Ali Fawaz. Sossah Vabé est en réalité le fils de Sossah Emmanuel qui a vendu la propriété à Boundy Souleymane à 1 million 450 mille à ladite date.
Dans le feuilleton judiciaire qui s’est déclenché par la suite, une décision de justice en première instance a donné raison aux enfants Boundy jusqu’à ce que M. Fawaz l’emporte par une décision de la Cour suprême. C’est celle-ci qui est combattue car obtenue, selon les membres du collectif dans des conditions obscures.
SD à Abidjan
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