Benoît Hamon est sorti vainqueur du premier tour de la primaire de la gauche avec 36,30 % des voix et affrontera Manuel Valls (31,12 %) au second tour, selon des estimations basées sur les dépouillements dans 5 672 bureaux de votes, soit environ 80 %.
Arnaud Montebourg se place bon troisième avec 17,55 %. Les quatre autres candidats se partagent moins de 15 % des voix : 6,85 % des voix pour Vincent Peillon, 3,88 % pour François de Rugy, 1,98 % pour Sylvia Pinel et 1,01 % pour Jean-Luc Bennahmias.
Pour la récente primaire de la droite, au premier tour, les organisateurs avaient annoncé 4 millions de votants. Les sept candidats qui se sont affrontés ce dimanche espéraient une forte mobilisation pour donner au vainqueur un élan indispensable en vue du premier tour de la présidentielle pour contrer notamment à gauche Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron.
L’ancrage à gauche d’un ancien militant étudiant
C’est au sein de SOS Racisme que Benoît Hamon a commencé sa vie de militant. En 1986, il est partie prenante des manifestations lycéennes et étudiantes contre la loi Devaquet, vaste mouvement qui l’incite un an plus tard à prendre sa carte à l’UNEF, principal syndicat étudiant, duquel il est resté proche. En 1993, il devient le premier président du Mouvement des jeunes socialistes, un poste qu’il conservera jusqu’en 1995.
Délégué national du PS chargé de la jeunesse, le jeune Hamon se rapproche ensuite de Lionel Jospin, dont il sera conseiller pour la jeunesse pendant la campagne présidentielle de 1995. Il sera élu député européen de la circonscription Est entre 2004 et 2009, puis conseiller régional d’Ile-de-France entre 2010 et 2014, en parallèle de sa charge de porte-parole du parti socialiste, de 2008 à 2012.
Au cours de son ascension au Parti socialiste, Benoît Hamon s’est inscrit dans une tendance réformiste, notamment au sein du Nouveau Parti socialiste, un courant interne au PS qu’il cofonde avec Arnaud Montebourg et Vincent Peillon après le choc du 21 avril 2002, qui a vu la gauche éliminée au premier tour de la présidentielle.
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Ministre délégué à l’économie sociale et solidaire (2012-2014), puis de l’éducation nationale (avril-août 2014), l’ex-porte parole du PS compte se démarquer du quinquennat écoulé et revendique son ancrage à gauche. Il disait, dès le 16 août, son désir de rompre avec « les quinquennats [qui] se succèdent », avec « les hommes providentiels aussi ».
Il est l’un des plus prompts à s’être déclarés pour la primaire, prenant de vitesse son plus proche rival, Arnaud Montebourg – l’ancien ministre de l’économie devait annoncer sa candidature quelques jours plus tard. M. Hamon n’avait eu d’autre choix que de quitter le gouvernement le même jour que M. Montebourg, en août 2014 ; lors de la fête de la rose, à Frangy-en-Bresse (Saône-et-Loire) les deux hommes avaient milité pour un changement de cap de la politique économique menée par le gouvernement de Manuel Valls.
Bilans contrastés à Bercy et à l’éducation nationale
Lors de son passage à Bercy, en tant que ministre délégué chargé de l’économie sociale et solidaire, de mai 2012 à mars 2014, Benoît Hamon a mené quelques chantiers significatifs dont la loi sur l’économie sociale et solidaire (ESS), qui donne un cadre à un secteur – regroupant notamment les mutuelles, les coopératives, les associations… – jusque-là mal défini. Adoptée en juillet 2014, la loi définit, pour la première fois, l’ESS comme un « mode d’entreprendre et de développement économique ».
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