La Côte d’Ivoire après les mutineries de janvier. A plusieurs reprises, gendarmes, gardes pénitenciers, mais surtout soldats se sont soulevés ces dernières semaines. La mutinerie la plus spectaculaire a éclaté début janvier, à Bouaké, d’où sont nées dans le passé, plusieurs rébellions. Dans la deuxième ville de Côte d’Ivoire, la population ne cache plus son ras-le-bol face aux bruits de bottes et aux tirs. Vendredi, elle s’est même dressée contre des soldats.
Rond-point de Bouaké, un des centres névralgiques de la ville. Vendredi, les mutins ont dispersé une manifestation hostile à leur mouvement. Dosso Youssouf, syndicaliste, était l’un des organisateurs de la marche. Pour lui, les gens ne supportent plus les mouvements d’humeur dans l’armée.
« C’est des jeunes gens que nous connaissons, dit-il. C’est des gens qu’on voit dans la rue. On se dit bonjour, on se dit bonsoir, c’est vraiment un respect mutuel. C’est la mutinerie qui pose problème, parce que ça pénalise toute la population à Bouaké. »
Peu après, des hommes en treillis ont tenté de voler un véhicule. Les riverains ont aussitôt réagi raconte Traoré Seydoux, témoin de la scène : « La foule s’est approchée. On s’est opposés, on a dit « non, la voiture ne bougera pas ». On a discuté avec les militaires, on les a même chassés. On est vraiment fatigués des tirs. »
Selon un habitant, ces incidents montrent bien le ras-le-bol ambiant et risquent de faire monter encore un peu plus la tension entre soldats et population.
Par RFI
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