Déclaration relative à la situation socio politique et sécuritaire actuelle
Depuis plus de deux semaines, alors que, comme si de rien n’était, le gotha de la République multiplie les célébrations et autres installations des institutions de la ‘’3ème République’’, cette 3ème République sensée garantir la stabilité et la paix, le navire ivoire ainsi abandonné et dans l’indifférence totale des gouvernants, semble s’éloigner allègrement et dangereusement des côtes ivoiriennes, au cœur des flots tumultueux de la fronde sociale et des mutineries militaires.
Ainsi,
Le 05 janvier 2017, alors que la clameur des réjouissances du nouvel an retombait à peine, les airs ivoiriens étaient fendus par des bruits assourdissants d’armes lourdes provenant de plusieurs camps militaires à travers le pays. Des bribes d’informations que Monsieur le Ministre chargé de la défense a bien voulu laisser transparaître, l’on apprenait que le mouvement qui avait entre-temps gagné les principaux camps du pays, n’était rien d’autre qu’une mutinerie militaire destinée à revendiquer de meilleures conditions de vie et de travail ainsi qu’une supposée prime ‘’ECOMOG’’.
Le lendemain 06 janvier, le Président annonçait, au cours d’un conseil de ministre tout aussi bref qu’extraordinaire, sa décision de prendre en compte toutes les revendications des mutins. Sur cette base, le Ministre annonçait un peu plus tard un accord entre le gouvernement et les mutins qui en conséquence, levaient le pied.
Le vendredi, au terme d’une seconde séance dont les éclats des débats étaient audibles à plusieurs endroits du pays, l’accord, à en croire les médias dans le secret des ‘’dieux’’, était ficelé dans ses derniers détails et le lundi 16 janvier 2017, les premiers effets financiers, semble-t-il, étaient palpables.
Le mardi 17 janvier 2017, alors que les ivoiriens, se croyant sortis de l’auberge, en restent encore abasourdis et à s’interroger sur les fondements de cette affaire aussi étrange que mystérieuse, le pays est à nouveau réveillé par les détonations déchirantes des armes de guerre. Renseignements pris, ce sont encore des hommes en armes qui réclameraient leur part de récompense.
Entre temps, la grève générale des fonctionnaires, lancée depuis le 09 janvier 2017 et qui n’a pas bénéficié de la même considération, est à sa deuxième semaine et paralyse l’ensemble de l’administration ivoirienne avec son cortège de débordement et de violence. Les hôpitaux et les écoles sont fermés depuis 10 jours sans que cela n’émeuve personne.
En l’absence de communication officielle, et sans informations, les ivoiriens, ignorés, méprisés et indignés, se perdent en conjecture !
Que se passe-t-il dans ce pays ?
Cette promesse non tenue, de quoi s’agit-il ?
C’est quoi cette affaire de prime ECOMOG ?
Cet accord dont parlent si abondamment la rumeur et les médias, que dit-il ? Et qui cela concerne-t-il ? Finalement, combien d’armées comporte notre armée ?
Comment ceux qui prétendent tant aimer les ivoiriens arrivent-t-ils à rester indifférents à la tragédie humaine qui se joue dans nos hôpitaux depuis tous ces jours ?
Quelqu’un aurait-il l’amabilité de prendre un peu de son précieux temps pour éclairer un tant soit peu la lanterne brumeuse de nos compatriotes qui ne savent plus à quel saint se vouer et qui veulent savoir ? Certainement pas du côté de ceux qui semblent avoir abandonné le gouvernail et le navire en pleine tempête pour se réfugier dernière des déclarations ridicules de collaborateurs et porte-paroles en détresse.
Devant cette situation de quasi démission du Président de la République et du gouvernement et, dans ce contexte de grande confusion,
Je veux, tout en exprimant ma compassion et ma sympathie au peuple de Côte d’Ivoire, en appeler à l’apaisement, au calme et à la sérénité de tous. C’est le lieu d’inviter les uns et les autres à la plus extrême vigilance et à la plus grande retenue. En toute circonstance, nous devons garder à l’esprit l’impératif de l’unité nationale et de la cohésion sociale. Les hommes passeront, avec eux, leur régime, mais la Côte d’Ivoire restera et avec elle, les différents peuples qu’il a plu à Dieu de faire cohabiter sur ces 322 422 km²,
Cher compatriotes,
Nous avons une nation à bâtir, la nation ivoirienne.
Fiers Ivoiriens,
Nous avons une promesse à honorer, celle d’être un modèle d’espérance pour l’humanité.
Ce sacerdoce, nous devons l’accomplir avec honneur et dignité en forgeant unis dans l’amour et la foi, la patrie de la vraie fraternité.
Honneur au peuple martyr de Côte d’Ivoire !
Honneur aux combattants de la justice et de la paix !
Dieu bénisse la Côte d’Ivoire !
Fait à Abidjan, le 18 janvier 2017
KONAN Kouadio Siméon (KKS)
La voix des sans voix et des sans écritures
Président de Initiatives Pour la Paix (IPP)
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