Soro et la mutinerie en Côte-d’Ivoire: La vérité rougit les yeux mais le vin étant tiré…

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Guillaume Soro n’a sans doute rien à voir dans la colère des militaires. De plus si c’est pour le « petit » poste de Président de la première des deux chambres du Parlement ivoirien , il faut noter que cela était déjà acquis avant la révolte, et qu’il n’était pas utile de se mutiner pour cela.

« Le devoir de reconnaissance »

Toutefois un problème se pose: si Guillaume Soro lui-même et son entourage parlent de devoir de reconnaissance en leur faveur pour avoir pris les armes, s’ils estiment que Ouattara et les ivoiriens leur sont redevables à vie parce qu’ils les auraient libérés, si eux civils en réclament davantage et estiment que le fait d’avoir pris les armes doit permettre d’avoir plus que ce qu’ils ont aujourd’hui, s’ils n’apprécient pas que Guillaume Soro semble avoir moins de pouvoirs et de marge de manœuvre depuis son départ de la Primature, que faut-il alors attendre de ceux dont les armes ont justement permis à Soro d’être ce qu’il est ?

Ils ne peuvent pas dire que c’est eux qui ont installé Alassane Ouattara [encore que cela n’est pas vrai, car la vérité est que c’est la France qui a fini le travail après une élection ], sans nous faire penser que c’est surtout eux aussi qui ont « fabriqué » Soro Guillaume et lui ont permis de devenir quelqu’un.

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En politique les gens comptent grâce à un parti, à un électorat, à une popularité acquise de façon démocratique. Si Guillaume Soro existe, c’est grâce aux armes des mutins de Bouaké.

Si Guillaume Soro est insatisfait, s’il peut se permettre de ne rien regretter et dire que si c’était à refaire, il référait la même chose, la même rébellion; s’il n’a aucun regret, si la « SoroGand » estime que toute la Côte-d’Ivoire doit se mettre aux pieds de Soro, que faut-il espérer des mutins de Bouaké qu’il avait recrutés pour s’imposer face à Laurent Gbagbo mais qu’il n’a pas pris soin de démobiliser, ni de réinsérer pendant l’accord de Ouagadougou, parce qu’il espérait s’en servir pour s’imposer et compter après l’élection en cas de victoire aussi bien de Laurent Gbagbo que d’Alassane Ouattara.

Que personne ne s’y méprenne: cet agenda militaire n’est pas celui de Ouattara.

Mais le vin étant tiré, il lfaut le boire jusqu’à la lie ou jusqu’à ce qu’un jour le seul et vrai recruteur de ses hommes fasse acte de contrition et déclare:  » J’ai demandé pardon mais ça ne suffit pas. À présent je déclare regretter avoir fait cette rébellion. Et si c’était à refaire, je ne le referais plus « . Cela dit je le reprécise: Guillaume Soro n’a directement rien à voir dans ce qui s’est passé. Il est simplement responsable d’un environnement passé qu’il a créé, qu’il regrette mollement [comme lors de sa réélection le lundi 9 janvier 2017], qu’il est pourtant prêt à refaire et pour lequel nous devons continuer de payer.

Un environnement auquel Laurent Gbagbo n’aurait échappé après avoir accepté le piège d’une élection sans désarmement !

Dieu sauve la Côte-d’Ivoire !

Hervé Coulibaly

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