Par Connectionivoirienne
Au sortir de la première session extraordinaire de la nouvelle législature, des parlementaires ont accepté de s’adresser à Connectionivoirienne. Parmi eux, Evariste Tié Méambly qui a osé défier le candidat du pouvoir Guillaume Soro, Dr Sonan, le tombeur d’Anzoumana Moutayé et la députée Sidonie Asseu d’Akoupé qui promet de garder son indépendance malgré les clins d’œil qui lui sont faits.
Evariste Méambly, député de Facobly, candidat contre Soro
«Démontrer que le pouvoir ne se prend pas dans les casernes mais dans les urnes»
J’ai fait acte de candidature pour montrer que la démocratie doit être une réalité vivante. L’assemblée nationale doit être le temple de la démocratie. Vous avez vu que les précédentes fois quand il s’agissait de l’élection du président de l’Assemblée nationale, c’était le plébiscite d’une personnalité, sans concurrence. Aujourd’hui, au moins, nous avons démontré qu’on peut entendre un autre son autre que celui du Rhdp. Nous sommes à l’aise car être candidat, avoir douze voix devant des partis significatifs comme le Fpi qui a trois députés, l’Udpci qui en a six, l’Upci trois, nous avions neuf députés avec nous et trois autres se sont ajoutés à nous. Cela est réjouissant pour nous et nous félicitons ceux qui nous ont voté. Nous félicitons Guillaume Soro pour sa victoire. C’est la démocratie. Le pouvoir ne se prend pas en dehors des urnes, il ne se prend pas dans les casernes. C’est aussi cela que nous avons voulu démontrer. Aujourd’hui Soro a gagné dans les urnes, il ne doit rien à personne, il doit sa victoire aux députés ivoiriens qui lui ont accordé leurs suffrages pour quatre ans. J’en suis fier parce que j’ai contribué à l’assise de la démocratie dans notre beau pays. Bon vent aux Ivoiriens et mettons-nous au travail pour notre pays.
Dr Sonan, député de Kouassi Datékro, tombeur du ministre Anzoumana Moutayé :
« Nous serons à la hauteur de cette lourde tâche »
J’éprouve un sentiment de fierté et d’honneur d’être parmi les premiers députés de la 3e République. J’espère que nous serons à la hauteur de cette lourde tâche. Moi tombeur d’un ministre ? Non je ne crois pas. Je pense que le ministre était un candidat comme tout autre. Chacun de nous a donné son programme et le peuple a tranché. Nous sommes allé avec nos forces et nos arguments, chacun s’est débattu, a présenté ses projets aux populations, celles-ci ont fait leur choix et nous respectons le choix des populations. En ce qui concerne mon mandat, je dirai que nous serons ici pour faire entendre la voix de nos populations et nous ferons en sorte d’être dans le train de l’émergence du président Alassane Ouattara.
Sidonie Asseu, députée d’Akoupé
« Si j’aimais la Côte d’Ivoire telle qu’elle était, moi je ne me serais pas présentée »
Mon souhait c’est de tout faire pour rester digne de la confiance des populations qui m’ont élue. C’est pour moi cela le plus grand défi. Vous voyez aujourd’hui la configuration de l’Assemblée nationale. Moi j’ai été élue indépendante et je tiens à garder mon indépendance. Nous comptons être une force de propositions. On se battra pour ça, on se battra pour faire changer les choses et pour que les choses avancent. Si j’aimais la Côte d’Ivoire telle qu’elle était, moi je ne me serais pas présentée. Nous voulons d’une autre Côte d’Ivoire, une Côte d’Ivoire nouvelle avec des engagements nouveaux. C’est pour cela que nous nous sommes jetés dans la course et vous voyez qu’il y a beaucoup de jeunes et cela me fait plaisir. C’est-à-dire que ceux qui vont diriger le pays dans les cinq ou dix ans sont déjà là. Cette élection législative a bien montré que les forces politiques n’ont plus autant de poids que ça. Vous avez vu le faible taux de participation. Cela veut dire que les populations attendent autre chose que ça. Elles attendent beaucoup plus des forces politiques et si elles ne répondent pas, nous serons là pour faire entendre leur volonté. je ne dirai pas que je vais me dresser contre tout. Je ne sais même pas encore ce qu’on va me proposer. Il ne faut pas dire non pour dire non ! Il faut le dire quand cela sert véritablement la cause du peuple. On ne dira pas non plus oui parce qu’il y a des intérêts partisans. Nous dirons oui ou non pour le peuple.
Dogo Myss Belmonde, députée de Guibéroua, Galébré, Dignago :
« Mon mandat dédié aux femmes et à l’école »
« Je ressens un sentiment de joie. La population du grand Guibéroua nous a permis de franchir la porte de l’Assemblée nationale ce jour. Nous gardons l’espoir que cette assemblée nationale ne sera pas une caisse de résonnance. Je mets mon mandat au profit des femmes parce que pendant les élections on a besoin de leurs voix mais après elles sont les plus oubliées. Je voudrais donc leur dédier ce mandat. Aux femmes mais également et surtout à l’école, pour Guibéroua. »
Propos recueillis par SD à Abidjan
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