L’information était connue depuis plusieurs semaines. Elle a enfin été officialisée.
Par Edwige Fiendé
Le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, a nommé l’ex-Secrétaire général de la Présidence Amadou Gon Coulibaly au poste de Premier ministre, en remplacement de Daniel Kablan Duncan, a annoncé mardi à Abidjan la directrice de la communication de la Présidence, Masseré Touré-Koné, face à la presse.
M. Ouattara « a procédé à la signature du décret portant nomination d’Amadou Gon Coulibaly en qualité de Premier ministre », a dit Mme Touré-Koné.
Le chef de l’Etat a par ailleurs demandé à M. Gon, « de lui proposer un nouveau gouvernement dans les meilleurs délais », a-t-elle ajouté.
Amadou Gon Coulibaly (58 ans), l’un des militants de première heure du Rassemblement des républicains (RDR, parti présidentiel), occupait le poste de secrétaire général de la Présidence depuis 2011.
Amadou Gon Coulibaly, un « Lion » à la Primature (PORTRAIT)
Par Serge Alain KOFFI
Après l’avoir promu secrétaire général de la Présidence dès son accession au pouvoir en 2011, le chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, a renouvelé sa confiance en son fidèle compagnon de route, Amadou Gon Coulibaly (58 ans), surnommé « le Lion » au sein du parti présidentiel, en faisant de lui, le dixième Premier ministre de l’histoire de la Côte d’Ivoire.
En coulisses, le nom de cet ingénieur des Travaux publics de formation, né le 10 février 1959 à Abidjan, a circulé pendant de longs mois en tête des personnalités pressenties pour occuper le poste de Vice-président de la République, mais c’est à la Primature qu’il a finalement atterri.
Et comme pour marquer sa fidélité à Alassane Ouattara dont il est l’un des plus proches collaborateurs, Amadou Gon Coulibaly dit « AGC » va désormais prendre ses bureaux à la Primature, les mêmes que le Chef de l’Etat avait lui-même déjà occupés 26 ans plus tôt.
Petit-fils du patriarche Péléforo Gon Coulibaly, l’un des fondateurs de la ville de Korhogo (nord ivoirien) en plein cœur du pays sénoufo, Amadou Gon Coulibaly, marié et père de quatre enfants, traine derrière lui une carrière politique et professionnelle respectable et possède un Curriculum vitae déjà assez fourni.
Au sein de la fratrie Gon Coulibaly, l’une des plus grandes et connues en Côte d’Ivoire, de laquelle ont émergé des personnalités importantes du pays (ministres, hauts cadres ou hommes d’affaires), Amadou Gon Coulibaly, diplômé du centre des Hautes études de la Construction et ministre sans interruption d’octobre 2002 à décembre 2010, n’est pas le seul à s’être hissé sur les hauteurs du pouvoir politique.
Son frère aîné Lanciné Gon Coulibaly avait occupé entre 1993 et 1995 le poste de ministre de l’Environnement sous l’ex-chef de l’Etat Henri Konan Bédié.
Son cousin Amadou Coulibaly dit Am’s dirige les services de renseignements extérieurs à la Présidence. Ibrahim Coulibaly, son petit frère, appartient au Groupe de sécurité du président de la République (GSPR).
Lors de l’élection présidentielle de 2010, son oncle Issa Malick Coulibaly avait été Directeur national de campagne de l’ancien président Laurent Gbagbo.
Lui, également occupait le même poste mais au profit du candidat Alassane Ouattara avec qui il travaillait déjà au début des années 90. Ainsi, de novembre 1990 à décembre 1993, il a occupé un poste de conseiller technique au sein du cabinet du Premier ministre d’alors Alassane Ouattara.
Depuis, leurs chemins ne se sont plus vraiment séparés. Au départ de M. Ouattara de la Primature, il quitte le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et crée avec d’autres cadres de l’ex-parti unique, le Rassemblement des républicains (RDR), l’actuel parti présidentiel, dans lequel il occupe divers postes de responsabilités au sein de la direction.
Le parti le propose sans discontinuité comme ministre (de l’Agriculture) dans les différents gouvernements d’union nationale de 2002 à 2010. Il ne pouvait en être autrement pour ce grand lecteur de romans et pratiquant de tennis de table qui a été de tous les combats d’Alassane Ouattara depuis les heures chaudes dans l’opposition jusqu’à l’accession au pouvoir en avril 2011.
Aujourd’hui, son charisme, ses talents de tribun et d’harangueur de foule ont fait de lui, une personnalité respectée au sein du RDR. Pour son courage, sa poigne, sa pugnacité et sa témérité pendant les heures de braise militante dans l’opposition, il s’est vu attribuer le surnom de « Lion » par les militants de son parti.
Cependant, l’actuel maire de Korhogo est devenu aujourd’hui un “Lion’’ à la santé fragile, depuis son opération du cœur en 2012 à Paris.
Ses détracteurs assurent que derrière son apparence débonnaire, se cache un homme d’un commerce difficile, craint dans l’entourage direct d’Alassane Ouattara en raison de son influence sur le Chef de l’Etat.
« Il a un tel pouvoir et une telle influence à la présidence qu’il peut faire ou défaire des collaborateurs du chef de l’Etat », assure un habitué du palais présidentiel.
A Korhogo, sa ville d’origine, où il vient d’être réélu député, certaines personnes disent de lui qu’il est « suffisant », « hautain » et peu enclin à faire profiter les autres membres de la fratrie moins nantis que lui, de son ascension sociale.
Alerte info/Connectionivoirienne.net
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