Côte-d’Ivoire: Quand les mutins de Ouattara tiennent son pouvoir au bout de leurs fusils

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Les mutins d’Alassane Ouattara

Ceux qui croyaient encore en la démocratie ivoirienne version Alassane Ouattara, ont dû vraiment déchanter ces dernières 48 heures, avec ses soldats mutins qui ont étalé leur colère revendicative sur quasiment tout le territoire national de la Côte-d’Ivoire, en pétarades menaçantes et agressives.

Question d’arriérés de primes et d’amélioration des conditions de vie de militaires plus qu’exigeants, parce qu’ils ont l’arme au poing !…

Les militaires ivoiriens ont démontré, avec une humiliante performance, qu’ils tenaient le pouvoir d’Alassane Ouattara au bout du fusil, avec ces heures de feu, d’anxiété chez les pauvres citoyens et d’inquiétude légitime des investisseurs qui découvrent que la ’’grande muette ivoirienne’’ est encore capable de vacarme…et du pire!

De Bouake à Duékué, jusqu’à Abidjan, la nation éburnéenne a connu un séisme politico-militaire qui ressemblait fort à une tragi-comédie, tant les ressorts de cette affaire paraissent porter des contradictions savamment orchestrées.
Comme si l’on jouait à se faire peur pour mieux asseoir le pouvoir d’Alassane Ouattara, ou préparer le probable avènement de Soro Guillaume, qui n’a pas politiquement dit son dernier mot dans le casting controversé de l’après Alassane Ouattara. Un jeu de muscles, pour rappeler à tous, qu’une rébellion venant du nord est toujours possible en Côte-d’Ivoire.

Si Ouattara a, comme d’une baguette magique ramené le calme, grâce aux négociations de son ministre en charge de la Défense Alain-Richard Donwahi [assisté d’anciens officiers issus de la rebellion], les cendres fumantes des promesses du paiement des arriérés de primes et de la qualification des conditions de vie des militaires, rappellent malheureusement que la Côte-d’Ivoire n’est point à l’abri d’autres tensions de cette nature ou d’une mixture d’autres explosifs dont les conséquences seront forcément amères.

Les souvenirs du passé douloureux sont si vivaces, et les séquelles si tenaces que les moindres flammèches sont capables de rallumer des incendies qui seront difficilement éteints.

Cette mutinerie souligne l’égoïsme sempiternel des forces de l’ordre, qui ne sont pas après tout, les seuls à souffrir de la mouise ambiante, et sont même plus souvent mieux traités que les ‘’débrouillards’’ de Treichville ou de Yopoughon.

Le feu qu’Alassane Ouattara a réussi, de manière impavide à éteindre, ne devrait pas lui faire perdre raison: malgré la «dynamique économique», quelque chose ne va pas en Côte-d’Ivoire…

Maria de BABIA pour GCI
GuineeConakry.Info

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