Des militaires mutins qui réclament des augmentations de salaires contrôlaient vendredi soir la deuxième ville de Côte d’Ivoire, Bouaké, capitale de l’ex-rébellion armée, tirant à l’arme lourde et semant la peur parmi une population terrée chez elle, malgré l’appel au calme du gouvernement.
Lancé à Bouaké vendredi matin, ce mouvement de protestation de militaires s’était étendu dans la journée aux villes de Daloa et Daoukro (centre), et Korhogo (nord). Selon des témoins interrogés par l’AFP, les militaires s’étaient retirés vendredi soir des rues de ces trois villes et aucun tir n’y était entendu.
Ces militaires réclament le paiement de primes, des augmentations de salaires, une promotion plus rapide entre les grades et des logements.
« Les militaires contrôlent toujours Bouaké. La ville est déserte. Seuls les militaires circulent à bord de leurs véhicules et des voitures de l’administration qu’ils ont pris en tirant en l’air », a rapporté vendredi soir un correspondant de l’AFP. Ces militaires tiraient toujours sporadiquement vendredi soir au lance-roquettes et avec des kalachnikov.
Plusieurs dizaines de camions de marchandises et de cars de voyageurs en provenance d’Abidjan étaient bloqués à quelques kilomètres de l’entrée de Bouaké sans pouvoir progresser.
« C’est une mutinerie des ex-combattants intégrés dans l’armée qui réclament des primes de 5 millions de francs CFA (7.600 euros), plus une maison chacun », avait expliqué à l’AFP plus tôt vendredi un officier sous couvert d’anonymat.
« Nous réclamons non pas 5 millions de FCFA mais plutôt 10 millions chacun, plus une villa (…) Le cas échéant, nous ne regagnerons pas les casernes », a affirmé un soldat à l’AFP.
« Dans la nuit du 5 au 6 janvier 2017, aux environs de 0h30, un groupe de militaires a fait irruption à l’état-major de la 3e région militaire (de Bouaké, ndlr) en faisant usage d’armes à feu », avait déclaré le ministre de la Défense, Alain-Richard Donwahi, dans un communiqué lu à la télévision nationale vendredi à la mi-journée.
lepoint.fr
AFP
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