Côte-d’Ivoire: A la veille de la 3e république Ouattara confronté à une sérieuse mutinerie (la nomination du PM reportée)

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Par Connectionivoirienne

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En pleine recomposition de l’appareil étatique Ouattara confronté à une mutinerie dans les casernes de Bouaké, Daloa et Korhogo

Alassane Ouattara va-t-il réaménager son agenda et faire face aux mutineries en cours dans des casernes militaires ?

Depuis ce début d’année, le chef de l’Etat est très préoccupé avec la mise en place des institutions telles que taillées dans sa nouvelle constitution votée le 30 octobre 2016 par référendum. Hier jeudi, il s’est rendu à Daoukro où il a rencontré le patron du Pdci que certaines langues appellent le PCA de la Côte d’Ivoire. Avec Henri Konan Bédié, Alassane Ouattara a fait un large débriefing de ce que devrait être l’ossature du futur gouvernement, la configuration de l’Assemblée nationale à forte dominante Rhdp, le sénat, la vice-présidence et autres.

Et comme pour rappeler au duo qui dirige la Côte d’Ivoire depuis 2011 que les problèmes du pays sont aussi ailleurs et non pas dans les arrangements Bédié-Ouattara, les militaires font tonner, depuis l’aube, la poudre. Ceux qui pensaient tôt ce matin à des éclats de pétards ont vite déchanté à Bouaké, à Korhogo et à Daloa dans le centre-ouest du pays. Des tirs nourris ont envahi ces villes et les habitants qui étaient sortis dès les premiers chants des coqs sont vite rentrés chez eux.

 

Un véhicule de gendarmerie à Bouaké, le 6 janvier 2017. © STR / AFP
Un véhicule de gendarmerie à Bouaké, le 6 janvier 2017.
© STR / AFP

A Bouaké, un correspondant de presse joint par Connectionivoirienne fait savoir que les corridors sud et nord de la ville ont été rapidement pris et aucun véhicule ne pouvait ni sortir, ni rentrer. Les policiers qui ont été trahis par leurs renseignements, n’ont pas pris de disposition et vite débordés, ils ont laissé les mutins emporter des armes après avoir assiégé des commissariats de la ville y compris la préfecture de police. Au moins un véhicule de police aurait été emporté au commissariat de Dar-es-Salam. Aussitôt, rapporte toujours notre interlocuteur, les grands commandements de l’armée dans la ville ont organisé une réunion de crise pour tenter de ramener le calme.

Et si les tirs ont cessé dans Bouaké au cours de la matinée, le mouvement a contaminé des casernes de Korhogo (Nord) et Daloa (Centre-ouest). A Daloa, rapportent des sources indépendantes, le centre-ville a été pris par les mutins qui ont commencé à faire tonner les armes depuis leurs casernes. Des parades en ville ont semé la frayeur chez les habitants qui ont vite regagné leurs domiciles.

Selon les premières informations, les revendications des mutins sont liées à des promesses non tenues. Des primes et récompenses en nature auxquelles ils prétendaient n’auraient été versées.

Toutefois, cette coïncidence entre le soulèvement militaire, le remaniement ministériel, la nomination du vice-président et l’élection du président de l’assemblée nationale annoncés, semble troublante et suscite des commentaires dans tous les sens. Est-ce le début de la guerre des clans entre prétendants à la succession d’Alassane Ouattara ? Certains ne manquent pas de se poser cette question.

Cependant, le point de départ du soulèvement militaire de ce jour, Bouaké, ancienne capitale de la rébellion des forces nouvelles est un indicateur qui n’échappe pas aux analystes.

Qui est réellement derrière cette mutinerie et pour quelle cause inavouée ? La chute des événements nous situera. Abidjan reste dans l’expectative même si la situation y demeure normale, jusque-là.

SD à Abidjan

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